Au procès de l’affaire Apollonia, Jean Badache et les « pigeons »

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Jean et Viviane Badache, au palais de justice de Marseille, le 1ᵉʳ avril 2025.

Aux clients qui poussaient la porte de la société Apollonia au début des années 2000, Jean Badache était « présenté comme un dieu qui n’avait que quelques minutes à leur consacrer ». Dans la bouche des commerciaux de cette société qui a donné son nom à l’une des plus importantes escroqueries aux investissements immobiliers, il était « le spécialiste ».

Un jour et demi durant, lundi 5 et mardi matin 6 mai, le grand oral de Jean Badache devant le tribunal correctionnel de Marseille a donné la mesure du « vendeur » qu’il a été – « Vendre, je ne sais faire que ça » – et dont la devise, selon un de ses commerciaux, était : « Tous les matins, un pigeon se lève et il faut aller le chercher. »

« Je suis trop bavard, je suis un commercial », s’excuse le septuagénaire alerte, qui est, aux yeux de l’accusation, le concepteur, le deus ex machina de cette gigantesque fraude – un préjudice avoisinant 1 milliard d’euros, plus de 700 parties civiles, dont plusieurs dizaines sont venues écouter les explications du « dieu » tombé de son piédestal. Elles sont toujours les mêmes. Jean Badache reste arc-bouté sur une ligne de défense qu’il maintient depuis dix-sept ans : tout nier. Et faire porter aux autres la responsabilité du naufrage de sa belle idée, une « opération qui était viable », soutient-il mordicus.

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