Au Pérou, la lutte de la leader autochtone Rosemary Pioc contre le viol des enfants

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Rosemary Pioc, présidente du Conseil des femmes awajúns et wampis, lors d’une conférence à l’Unesco, à Lima, au Pérou, le 30 janvier 2025.

Au cours de sa longue carrière d’enseignante, Rosemary Pioc a entendu des dizaines de fillettes ou leurs parents lui confier les abus sexuels subis dans le cadre de l’institution scolaire, dans le nord de l’Amazonie péruvienne, à plus de 1 000 kilomètres de Lima. De 2010 à aujourd’hui, avec d’autres collègues, elle a scrupuleusement collecté leurs témoignages et régulièrement adressé des signalements au ministère de l’éducation. Sans résultat : elle a constaté, amèrement, le silence des autorités et l’impunité des agresseurs.

Désignée, en 2023, présidente du Conseil des femmes awajúns et wampis – deux des principales ethnies amazoniennes du pays –, elle s’est fixé pour mission de rendre enfin audibles et visibles ces violences sexuelles. En mai 2024, elle dénonce publiquement 524 enseignants, accusés d’être des violeurs et abuseurs d’enfants. Rosemary Pioc s’appuie sur des centaines de témoignages d’écolières, hébergées dans des internats ou inscrites dans des écoles et collèges publics de la province de Condorcanqui, et contraintes – par la force, pour les plus petites, ou par le chantage – à se soumettre à des actes sexuels.

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