Accueilli dans les jardins du Trocadéro, au pied d’une tour Eiffel parée des anneaux olympiques, le Parc des champions n’est pas une fan-zone comme les autres, et ce n’est pas seulement pour sa vue imprenable. Accessible gratuitement et sans réservation, le site, dont la jauge s’élève jusqu’à 13 000 personnes, accueille chaque soir un défilé d’athlètes français et internationaux médaillés qui ont terminé leur compétition la veille ou les jours précédents.
Celui qui ouvre le bal, mardi 6 août à 17 h 45, est le quadruple médaillé d’or et nouveau héros des Français, Léon Marchand. La foule, en délire, scande « Lé-on, Lé-on » pour le nageur toulousain, torse nu sous les 29 °C. Il est rejoint par le reste de l’équipe du relais masculin français du 4 x 100 m 4 nages qui a décroché dimanche 4 août la médaille de bronze. Florent Manaudou prend le micro pour remercier la bienveillance du public. Un clapping est lancé, La Marseillaise retentit.
Les nageurs tapent dans les mains tendues des spectateurs attroupés autour de l’estrade, prennent leurs téléphones pour un selfie, signent des tee-shirts. Puis les premières notes de Freed From Desire résonnent pour accompagner la sortie des athlètes. Et quand vient le refrain, c’est tout le Trocadéro qui tremble au rythme du public qui sautille.
Festival de drapeaux
Quatre amis venus de Pau en ont des frissons. La veille, ils étaient aux épreuves de beach-volley qui se tiennent au Champs-de-Mars. De l’autre côté de la tour Eiffel, les acclamations du public présent au Parc des champions leur étaient parvenues. Alors ils sont venus voir, et ne sont pas déçus.
Pendant plus d’une heure se sont succédé sur la scène une soixantaine de champions et championnes défilant par discipline, et pas que des Français – qui ont déjà leur fan-zone dédiée au Club France à La Villette. « Ici, l’idée est d’avoir une célébration collective, où les athlètes fêtent ensemble alors qu’ils étaient adversaires quelques heures avant, pendant la compétition », expliquent Aurore Brumard et Pauline Hamel, responsables des grands événements et du Parc des champions au sein du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop).
Mardi, l’extérieur du Trocadéro s’est transformé en un festival de drapeaux que font flotter les supporters : australien pour féliciter Jessica et Noemie Fox, médaillées d’or au canoë, néerlandais pour l’équipe féminine de basket 3 x 3 victorieuse de la finale contre la France. Ou encore dominicain pour la championne olympique de triple saut, Théa LaFond, qui rapporte à l’île des Caraïbes de 73 000 habitants sa première médaille olympique de l’histoire. Parmi les spectateurs, c’est la famille Lockhart, originaire de l’île, qui porte le drapeau vert, orné d’un perroquet sisserou au centre : « On est venus montrer qu’on est là. » Lorsque la médaillée d’or apparaît, le père et ses deux enfants se précipitent pour se rapprocher le plus possible de la scène. Ils veulent remettre l’étendard à l’athlète. Surprise et ravie, elle le brandit fièrement et ne le lâchera pas du défilé.
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