Au palais de justice de Paris, dernier inventaire avant démolition de la salle « grand procès »

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La salle d’audience « grand procès », au palais de justice de Paris, sur l’île de la Cité, à Paris, le 18 juin 2021.

Franchir une dernière fois la porte. Remonter la travée. Compter une, deux, trois, quatre rangées à partir du fond à droite. Hésiter. Etait-ce sur celle-ci, ou juste devant, que l’on se tenait serrés, les yeux rivés à l’un des 12 écrans de la terreur pendant les longs mois d’audience du procès des attentats du 13 novembre 2015, qui s’est tenu entre septembre 2021 et mai 2022 ? Deux techniciens s’affairent déjà à les décrocher. S’approcher du prétoire. Sur les pupitres de la défense, les micros pendent, débranchés. Les bancs de bois du box n’ont pas eu le temps de se lustrer, ni le plancher de se patiner. Une gourde isotherme a été oubliée sous le bureau des greffiers. A la tribune de la cour, les fauteuils noirs, en ligne désaccordée, ont perdu toute leur solennité. Ceux de l’accusation disparaissent sous une veste orange de chantier. Dans un coin, les chaises à tablette des dessinateurs attendent d’être emportées. C’est fini.

Lundi 3 mars, la salle dite « grand procès » du palais de justice de Paris, sur l’île de la Cité, inaugurée en septembre 2021, a commencé à être démontée. Après le procès des attentats du 13 novembre 2015, dit « V13 » , se sont succédé dans ce lieu ceux des attentats de Nice, Trèbes (Aude) et Carcassonne, Strasbourg, et celui de l’assassinat de Samuel Paty, à l’automne 2024. Son box ultrasécurisé a aussi accueilli, en 2023, le braqueur Rédoine Faïd, jugé pour sa spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Le procès en appel du groupe pharmaceutique Servier, poursuivi pour avoir commercialisé le Mediator, a rempli à son tour les bancs des parties civiles.

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