Plusieurs milliers d’opposants écologistes – selon les organisateurs, 1 000 personnes selon la préfecture – ont rejoint samedi 8 juin matin le rassemblement contre l’autoroute A69 devant relier Castres à Toulouse, malgré l’interdiction du week-end de mobilisation par les autorités.
Lors d’une manifestation entre le campement revendicatif situé près du village de Puylaurens (Tarn) et le chantier de l’autoroute, les militants de la Confédération paysanne ont dénoncé la « bétonisation » et « l’artificialisation des sols ».
Le cortège de plusieurs dizaines de personnes parsemé des drapeaux jaunes du syndicat agricole s’est rendu sur une parcelle menacée par le chantier afin d’y semer des graines « pour l’avenir », a assuré à l’Agence France-Presse Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. A partir de 13 heures, plusieurs collectifs locaux et les Soulèvement de la terre ont appelé à une « Manif’Action », point d’orgue de la mobilisation « Roue Libre », qui a débuté vendredi et se terminera dimanche.
La manifestation écologiste, qui n’a pas été déclarée officiellement, a été interdite par la préfecture du Tarn, à la demande du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, par crainte de violences. Dès vendredi, des centaines de personnes parfois venues d’Espagne ou d’Allemagne avaient commencé à se réunir sur un terrain privé où plusieurs chapiteaux ont été érigés.
Huit interpellations
« Il faut montrer au préfet, qui n’arrête pas de dire que la lutte décline, et aux élus qu’on est toujours déterminés », a fait savoir Laurent Prost, du collectif « La voie est libre », précurseur de la mobilisation. Au plus fort de la mobilisation samedi, les organisateurs attendent « entre 10 000 et 15 000 personnes ». Plus de 1 000 gendarmes et policiers ont été dépêchés aux abords de Puylaurens, avec l’objectif de contenir les manifestants sur le terrain du campement.
Huit personnes ont été interpellées, selon le préfet du Tarn, Michel Vilbois, qui s’est exprimé devant la presse vendredi soir. Il a également annoncé la saisie de « 148 objets à destination d’arme », dont, a-t-il dit, des « planches à clou », des « couteaux de toutes tailles », des « frondes » ou des « serpettes ».
Ce sont des « objets destinés non pas à venir de manière sympathique et à refaire le monde autour de l’écologie mais bien à agresser les forces de l’ordre comme cela a été le cas lors des deux dernières manifestations », a-t-il jugé, évoquant par ailleurs la présence de « dix personnes « fichées S » » parmi les quelque 1 500 personnes contrôlées par les forces de l’ordre, en amont de l’évènement.
« Il s’agit d’éviter absolument toute violence », a précisé le préfet qui affirme que dans ce type de mobilisation, « le cortège principal masque plusieurs autres cortèges qui ont pour objectif d’aller casser à droite et à gauche ».