Au Maroc, des centaines de jeunes ont battu le pavé pour le neuvième jour consécutif

4215


Des Marocains manifestent devant le Parlement, à Rabat, pour demander la réforme des secteur des l’éducation et de la santé, le 5 octobre 2025.

Des centaines de jeunes sont descendus dans les rues de plusieurs villes du Maroc, dimanche 5 octobre, pour réclamer « la fin de la corruption » et le « départ » du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, au neuvième jour de mobilisation du collectif GenZ 212.

A Casablanca (ouest), la foule s’est massée dans le quartier populaire d’El Fida, où ont fusé des slogans tels que « Akhannouch va-t’en, le gouvernement ne t’appartient pas » ou encore « Le peuple veut la fin de la corruption », selon la presse locale. Des slogans similaires ont été clamés à Tétouan (nord), où des centaines de manifestants se sont réunis, d’après les mêmes sources. A Rabat, la mobilisation était moins importante : une centaine de personnes se sont rassemblées devant le Parlement, scandant « Vive le peuple », « Le gouvernement est corrompu » ou encore « Stop à la corruption ».

Depuis le 27 septembre, des manifestations exigeant des réformes dans les secteurs publics de la santé et de l’éducation sont organisées tous les soirs à l’appel du collectif GenZ 212, récemment apparu sur les réseaux sociaux et dont les fondateurs sont inconnus. Fort de plus de 185 000 membres sur Discord, il se présente comme un groupe de « jeunes libres » sans affiliation politique. La mobilisation a pris racine à la mi-septembre après le décès, à l’hôpital public d’Agadir (sud), de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.

« Il est primordial de réformer les secteurs de la santé et de l’éducation. Nous sommes conscients que cela va prendre du temps, mais il faut commencer quelque part », a confié dimanche à l’Agence France-Presse (AFP) Imran, 20 ans, en marge de la manifestation dans la capitale.

Si GenZ 212 insiste sur le caractère pacifique de ses rassemblements, des violences ont éclaté mercredi soir dans plusieurs petites localités. Trois personnes ont été tuées par des gendarmes « en légitime défense » alors qu’elles tentaient de « prendre d’assaut » une brigade de gendarmerie dans le village de Lqliaâ, près d’Agadir, pour s’emparer d’armes et de munitions, selon les autorités. Le lendemain, le chef du gouvernement a exprimé la volonté de l’exécutif de « répondre aux revendications sociales » des jeunes et « sa disposition à dialoguer ».

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link