Au Liban, l’exode des habitants de Baalbek après un ordre d’évacuation israélien, suivi par des frappes

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Un véhicule militaire libanais assure la sécurité dans le centre de Zahlé, à la suite de l’annonce de l’évacuation de la ville de Baalbek, au Liban, le 30 octobre 2024.

Il était environ 15 h 30, mercredi 30 octobre, lorsque le personnel soignant de l’hôpital universitaire Dar Al-Amal, à Baalbek, a entendu deux bombardements près de l’établissement. Le directeur médical, Elie Moubarak, a aussitôt fait le tour des étages de l’hôpital dont « les vitres sont restées intactes », afin de « rassurer les patients et le personnel », rapporte-t-il par le biais de la messagerie WhatsApp.

Les lourdes frappes qui ont touché la région de Baalbek, mercredi, ont fait au moins 19 morts, selon le ministère libanais de la santé. Elles ont eu lieu quelques heures après un ordre d’évacuation émis par l’armée israélienne, qui a suscité le choc et la panique dans la mesure où il concernait l’intégralité de cette ville du nord-est du Liban peuplée de quelque 80 000 habitants, ainsi que plusieurs localités voisines. Cette partie de la vallée de la Bekaa, à majorité chiite, est l’un des fiefs du Hezbollah, après avoir été la région où s’est construit le mouvement armé pro-iranien dans la clandestinité, dans les années 1980, en pleine guerre du Liban (1975-1990). C’est aussi par ce territoire que transitent les armes du parti chiite, en provenance de Syrie.

L’ordre d’évacuation a jeté sur les routes des dizaines de milliers d’habitants, sous le son des drones. Ali (il a souhaité garder l’anonymat), un commerçant de Baalbek, ville millénaire où se trouve l’un des plus beaux sites romains du monde, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, a été informé par un ami, en fin de matinée, de l’injonction de partir. Depuis le début de la vaste offensive israélienne lancée sur le Liban, le 23 septembre, ces ordres ont été très rares dans la plaine de la Bekaa, la région étant le plus souvent bombardée sans préavis.

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Dans la partie méridionale du pays ou dans la banlieue sud de Beyrouth, deux autres fiefs du Hezbollah dans la ligne de mire de l’armée israélienne, les ordres d’évacuation de la population encore présente sont courants, ce qui n’empêche pas les frappes sans avertissement.

Des « quartiers résidentiels » visés

Parce que « toute la ville était concernée par l’évacuation », Ali a quitté sa maison avec quelques vêtements et un peu d’argent. Accompagné d’un ami, il a pris la route en direction de Zahlé, une ville chrétienne située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Baalbek. « Sur la route, il y avait une foule immense. On pouvait lire la peur sur les visages. Nous avons vu trois ou quatre accidents, car les gens conduisaient à toute vitesse, avant de se calmer une fois qu’ils s’étaient éloignés de Baalbek », raconte-t-il. Il s’est réfugié dans l’appartement d’un ami à Zahlé, avec une autre famille, mais compte revenir au plus tôt. Un tweet, mercredi soir, du porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, laissait entendre que l’ordre d’évacuation n’était pas levé.

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