Au lendemain de sa dispute publique avec Elon Musk, Donald Trump minimise les tensions avec son ancien allié

2967


Le président américain, Donald Trump, serre la main d’Elon Musk dans le bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington DC, le 30 mai 2025.

C’est le dernier épisode des échanges d’une rare violence par réseau social interposé des deux anciens alliés. « Oh, ça va » (en anglais : « Oh it’s okay »), a déclaré Donald Trump à Politico, interrogé sur sa dispute avec son ex-conseiller, Elon Musk, qui s’est étalée jeudi en place publique, le média ajoutant qu’un échange est prévu vendredi 6 juin entre les deux hommes.

Le média américain a affirmé avoir pu échanger par téléphone avec le président républicain sur son acrimonieuse querelle avec le fantasque milliardaire, qui a quitté ses fonctions à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). Toujours selon Politico, qui n’identifie pas ses sources, des conseillers à la Maison Blanche ont œuvré pour persuader Donald Trump de modérer ses propos et éviter une escalade, et ont programmé un appel vendredi entre les deux anciens alliés pour tenter de faire la paix et calmer le jeu.

Plus tard vendredi dans la journée, le président a déclaré à CNN qu’il « ne pensait même pas à Elon ». « Il a un problème. Ce pauvre garçon a un problème », a-t-il ajouté. Un responsable de la Maison Blanche sous le couvert de l’anonymat a, par ailleurs, affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que « le président n’a pas l’intention de parler à Musk aujourd’hui ». Selon une autre source, c’est le patron de Tesla et SpaceX qui a demandé un échange téléphonique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le jour où Elon Musk est devenu le premier opposant à Donald Trump

« Nous passons à autre chose »

« Nous passons à autre chose », a dit le directeur du budget de la Maison Blanche, Russ Vought, à la chaîne ultraconservatrice Blaze TV. La chaîne CBS rapporte, elle, que le chef d’Etat américain a assuré à l’un de ses journalistes être « totalement concentré » sur son action présidentielle, « rien d’autre ».

Et Donald Trump fait désormais savoir, par le biais d’un haut responsable anonyme, qu’il « réfléchit » à vendre sa Tesla rouge. Le 11 mars, dans une mise en scène ahurissante qui a sans doute marqué l’apogée de leur alliance, le républicain avait acheté le véhicule devant les caméras, pour manifester son soutien au patron du constructeur, malmené en Bourse et boudé par les automobilistes. Vendredi matin la voiture, que conduit généralement une conseillère du président américain, Margo Martin, était toujours garée à la Maison Blanche, a constaté l’AFP.

Donald Trump et Elon Musk se sont déchirés publiquement jeudi, s’accusant de « folie » pour l’un, d’« ingratitude » pour l’autre. Le président américain a assuré sur son réseau, Truth Social, qu’il avait mis fin à la mission budgétaire d’Elon Musk, selon lui « devenu fou » à cause d’une décision défavorable aux véhicules électriques.

Déception et « abomination »

Pendant un échange avec les journalistes, retransmis en direct, Donald Trump s’est aussi dit « très déçu ». « Elon et moi avions une bonne relation. Je ne sais pas si c’est encore le cas », a-t-il lancé à propos de son ancien « conseiller spécial », qui a quitté vendredi dernier la mission de réduction des dépenses publiques qu’il menait à la Maison Blanche.

Newsletter

« A la une »

Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »

S’inscrire

« N’importe quoi », a écrit Elon Musk en commentaire d’une vidéo de Donald Trump affirmant que sa colère était due à la perte de subventions pour les véhicules électriques. « Faux », poste-t-il ensuite au-dessus d’un extrait dans lequel le président américain assure que l’entrepreneur connaissait par avance le contenu du texte budgétaire. Une « grande et belle loi » selon Donald Trump, une « abomination » pour les finances publiques selon Elon Musk.

Le multimilliardaire américain, qui a très généreusement financé la campagne du républicain en 2024, assure que « Trump aurait perdu l’élection » sans lui et l’accuse d’« ingratitude ». Il a répondu oui à une publication suggérant que Trump devrait être destitué.

Le Monde avec AFP



Source link