Au Chili, un projet d’usine menace le ciel astronomique le plus pur au monde

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Le Cerro Armazones, choisi pour le projet de télescope européen de très grande taille (ELT) qui, avec son miroir de 42 m de diamètre, sera le plus grand œil du monde sur le ciel. Au Chili, le 26 avril 2010.

Qui a eu, comme l’auteur de ces lignes, la chance de voir le ciel étoilé au-dessus du désert d’Atacama, au Chili, ne peut en avoir gardé qu’un souvenir ébloui. Cet accès au plus pur des firmaments explique pourquoi l’Observatoire européen austral (ESO) a posé sur le Cerro Paranal, à 2 635 mètres d’altitude, son Very Large Telescope (VLT), la meilleure des installations astronomiques terrestres.

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Et pourquoi l’ESO construit à quelques kilomètres de là un géant qui surpassera le VLT, l’Extremely Large Telescope (ELT). Mais, au grand malheur des chercheurs, le plus limpide des cieux risque de ne plus l’être longtemps : comme l’a signalé l’ESO le 10 janvier dans un communiqué, une usine géante pourrait s’implanter à quelques kilomètres seulement du Paranal, qui menacerait la qualité des observations astronomiques.

Le 24 décembre 2024, la société AES Andes, filiale de l’énergéticien américain AES Corporation, a en effet déposé auprès des autorités chiliennes une étude d’impact environnemental en vue d’établir un complexe industriel baptisé « Inna ». S’étalant sur plus de 3 000 hectares (soit environ la superficie d’une ville comme Lille), il sera consacré à la production d’hydrogène vert et d’électricité solaire et éolienne. Cette méga-usine comportera un port, la côte du Pacifique n’étant qu’à 15 kilomètres du Cerro Paranal.

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