Au Brésil, les espoirs de reconquête des bolsonaristes après la victoire de Donald Trump

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L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro (à droite), dans un cortège de soutien au candidat à la mairie de Belo Horizonte, Bruno Engler, à Belo Horizonte, dans l’État du Minas Gerais (Brésil), le 19 octobre 2024.

Lui non plus n’a pas attendu longtemps avant de présenter ses félicitations. A l’image de Viktor Orban ou de Benyamin Nétanyahou, Jair Bolsonaro a rapidement congratulé Donald Trump, vainqueur de l’élection américaine. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’ancien président brésilien (2019-2023) a pris la pose, une rougeoyante casquette « Make America Great Again » sur la tête. « Nous sommes ensemble ! », jubile-t-il

Sur fond d’une tonitruante musique de cornemuse, Jair Bolsonaro y souligne sa parfaite syntonie avec son « ami » milliardaire. Les deux hommes ne manquent pas de points communs, unis par leurs vues d’extrême droite, l’usage manipulatoire des réseaux sociaux, un verbiage outrancier, une défaite face à la gauche, l’assaut déchaîné des institutions par leurs partisans, des condamnations en justice et un attentat qui manqua de leur coûter la vie.

Jair Bolsonaro exulte, et ses partisans avec. Tous entrevoient désormais la possibilité d’un retour au pouvoir de leur chef de file à la présidentielle de 2026. « La droite avance partout. Cette victoire vient couronner les idéaux conservateurs. Bolsonaro aura l’appui total de Trump, qui va être son grand allié pour la prochaine élection ! », croit le colonel Ulysses Araujo, député bolsonariste de l’Etat de l’Acre (Amazonie).

« Bon pour l’économie »

« La victoire de Trump a un effet immédiat sur l’électorat bolsonariste », analyse la politiste Camila Rocha. Deux raisons à cela, selon elle : « D’abord parce qu’elle démontre qu’il est possible de reprendre le pouvoir, malgré des accusations de coup d’Etat et des poursuites en justice. Ensuite, car beaucoup de Brésiliens vivent avec l’idée qu’avoir un président proche des Etats-Unis, c’est bon pour l’économie. Ils pourront être davantage tentés par un vote Bolsonaro. »

Mais un problème inextricable perdure : l’ancien capitaine de l’armée a été condamné en 2023 à huit années d’inéligibilité pour ses attaques contre le système de vote électronique et ne peut se présenter à aucun scrutin jusqu’en 2030. Ainsi en a décidé le Tribunal supérieur électoral, mené alors par le très influent juge Alexandre de Moraes, également membre du Tribunal suprême fédéral et honni par l’extrême droite.

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Mais les bolsonaristes croient à un revirement. « Ce grand dictateur qu’est Moraes va être mis sous pression par Trump pour annuler l’inéligibilité de Bolsonaro et donner l’amnistie aux patriotes du 8 janvier », veut croire Kika Chroniaris, militante d’extrême droite à Maceio (Nordeste), évoquant l’assaut des institutions de Brasilia en 2023. Quelque 250 émeutiers ont déjà été condamnés en justice, avec des peines allant jusqu’à dix-sept ans de prison.

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