Au Brésil, le premier tour des élections municipales confirme la résilience du bolsonarisme

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L’ancien président Jair Bolsonaro (au centre) fait campagne avec le candidat à la mairie de Rio de Janeiro, Alexandre Ramagem (à droite), du Parti libéral, à Rio de Janeiro (Brésil), le 6 octobre 2024.

Défaite dans les urnes il y a deux ans à la présidentielle, l’extrême droite brésilienne a retrouvé des couleurs à l’occasion du premier tour des élections municipales, qui se sont tenues dimanche 6 octobre. Les candidats soutenus par l’ex-président Jair Bolsonaro (2019-2023) l’ont emporté ou disputeront un second tour dans près de la moitié des capitales régionales du pays.

Environ 155 millions de Brésiliens étaient appelés aux urnes pour renouveler la composition des plus de 5 500 conseils municipaux du Brésil. Le scrutin, qui ne compte qu’un seul tour dans les villes de moins de 200 000 électeurs, fait figure de test de mi-mandat pour le président Luiz Inacio Lula da Silva (gauche), et de galop d’essai avant la prochaine présidentielle, prévue pour 2026.

Malgré un bilan économique favorable, avec un chômage en baisse, une inflation sous contrôle et un produit intérieur brut qui devrait s’accroître d’au moins 3 % cette année, l’élection n’a pas tourné en faveur de la gauche. Le Parti des travailleurs (PT) l’a certes emporté dans 238 municipalités, contre 182 en 2020. Mais il ne disputera de second tour que dans quatre des 26 capitales régionales, avec à chaque fois de très faibles chances de l’emporter.

Effondrement du Parti des travailleurs au niveau local

Ainsi en est-il allé à Porto Alegre (sud), ville symbole de la gauche, que le PT a gouvernée avec éclat durant les années 1990. La députée et candidate de la formation, Maria do Rosario, n’a obtenu que 26,28 % des voix, très loin derrière le maire sortant, Sebastiao Melo, issu du Mouvement démocratique brésilien (MDB, droite), qui a manqué d’un cheveu la victoire au premier tour (49,72 %).

« Le PT n’a pas réussi à enrayer son effondrement au niveau local, débuté lors du scrutin municipal de 2016, où il avait perdu 60 % de ses mairies. Il continue d’être très fragile dans les grandes villes », note Claudio Couto, politiste à la Fondation Getulio Vargas. A l’inverse, « le bolsonarisme a su montrer sa résilience lors de ce scrutin, en particulier dans les grosses agglomérations », ajoute le chercheur.

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Le Parti libéral (PL), dont Jair Bolsonaro est le président d’honneur, a raflé dès le premier tour deux capitales régionales que son Maceio (Nordeste) et Rio Branco (Nord). Il disputera en position de force le second tour dans neuf autres villes, telles que Belo Horizonte (sud-est), Fortaleza (Nordeste) et Cuiaba (centre-ouest) mais aussi à Manaus et Belém, les deux plus grandes cités d’Amazonie.

Les membres du « clan Bolsonaro » ont par ailleurs obtenu des scores souvent importants. Jair Renan, 26 ans, quatrième fils de l’ancien président, a raflé un siège au conseil municipal de la ville de Balneario Camboriu (sud). Le deuxième de la fratrie, Carlos, a été ce dimanche le conseiller municipal le mieux élu de Rio de Janeiro, avec plus de 130 000 voix sur son nom.

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