Après les résultats de Mon Master, « la grande débrouille » des étudiants qui cherchent un logement

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Une rue de Nantes, qui fait partie des villes françaises où trouver un logement étudiant est difficile, le 12 juin 2024.

Prendre les devants. C’est ce qu’a voulu faire, Axel, 22 ans (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), lorsqu’il s’est mis à consulter les annonces immobilières sur Leboncoin dès le mois de mai. A cette époque-là, l’étudiant n’a pas la confirmation que sa candidature en master d’urbanisme et aménagement à Nantes est acceptée. Confiant quant à ses chances de réussite, il se lance dans les recherches d’un studio – 400 euros par mois maximum – sans attendre.

« Plusieurs amis nantais m’ont prévenu que la situation était tendue, confie l’étudiant qui vient d’achever sa licence à l’université de Rouen-Normandie et vit encore dans la ville aux cent clochers pour quelques semaines. Je me suis dit qu’en m’y prenant à l’avance ce serait facile, mais ça ne l’est pas. Pour le moment, je n’ai pas trouvé grand-chose ou alors bien au-delà de mon budget. Je suppose que tous les appartements ne sont pas disponibles puisque tout le monde n’a pas encore son résultat définitif. »

Depuis le 4 juin, les étudiants diplômés de licence ou en reprise d’études ont obtenu leurs premières réponses sur Mon Master, la plate-forme lancée en 2023 par le gouvernement pour centraliser l’ensemble des candidatures. Une nouvelle phase doit s’ouvrir entre le 25 juin et le 31 juillet et ainsi permettre à ceux qui n’auraient pas obtenu de place en première année de Master de formuler dix nouveaux vœux dans toute la France.

« Un tableau anxiogène »

La quête immobilière de Manon Ribet, 21 ans, dure depuis des semaines. Etudiante à Lyon, elle va intégrer un master de sciences politiques à Paris l’année prochaine. « Je ne pensais pas que c’était si compliqué de se loger à Paris, souffle-t-elle au téléphone. J’ai beau avoir commencé à chercher très tôt, je n’ai toujours rien. Le marché est saturé de demandes, les loyers sont très chers. On ne me répond pas ou alors on me dit que mon dossier ne fera pas le poids », se désole la jeune fille.

Elle garde un souvenir amer de la journée parisienne où, armée de son dossier, elle a tenté de faire une tournée des agences immobilières pour mettre toutes les chances de son côté. « On m’a presque ri au nez, raconte-t-elle. A chaque fois, j’ai eu une réponse similaire : ils ont trop de dossiers à traiter et ils ne prennent pas la garantie Visale. » Ce système de caution solidaire, qui remplace les garants quand il n’y en a pas, s’applique pourtant à tous les types de logements y compris ceux du parc privé. Mais la théorie et la réalité des pratiques ne se rencontrent pas toujours.

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