après l’envolée, l’effet Trump s’estompe

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Après l’euphorie, la gueule de bois ? L’effet Trump est cassé à Wall Street avec une semaine en baisse, après l’envolée qui avait suivi l’élection du 5 novembre. Les deux responsables sont Donald Trump lui-même, après des nominations controversées, notamment à la défense et à la santé, et surtout Jerome Powell, le président de la Fed, la banque centrale américaine, indiquant qu’il n’était pas pressé de baisser davantage ses taux d’intérêt. Résultat, Wall Street était en forte baisse vendredi (1,55 % pour le S&P 500 qui représente les grandes entreprises, 2,6 % pour le Nasdaq riche en technologies).

Il y avait un petit air de déjà-vu, au lendemain du scrutin du 5 novembre marqué par l’élection de Donald Trump. Wall Street s’est envolée, comme elle l’avait fait huit ans plus tôt. Ainsi, la Bourse s’est-elle mise à battre des records. Le S&P 500 avait progressé de 5 % cette semaine-là, tandis que le Nasdaq et le Dow Jones, qui représente les très grandes entreprises gagnaient plus de 6 %.

Curieusement, au même moment, les taux d’intérêt augmentaient, faisant baisser le cours des obligations. Les taux à dix ans ont augmenté de 4,28 % à 4,48 % depuis l’élection. Il y a dans cette affaire une contradiction. Normalement, quand les taux montent, le cours des actions baisse, car la valeur des profits à venir est plus faible et le coût du financement des entreprises augmente.

Ce paradoxe s’explique par un double effet Trump. A court terme, son élection sans appel a supprimé l’incertitude pour les entreprises et les investisseurs qui craignaient que l’élection, quel qu’en soit le résultat, soit contestée pendant des mois, voire des semaines, précipitant le pays au bord de la guerre civile et paralysant l’économie.

Ce risque a disparu d’un coup faisant logiquement monter Wall Street. Ensuite, Trump ayant remporté le Sénat haut la main et finalement la chambre des représentants, les Boursiers ont salué son programme : baisse promise du taux de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 15 % ; engagement de déréguler massivement l’économie américaine en sabrant dans les règles environnementales, financières, de concurrence ; protection des entreprises américaines de la concurrence avec les barrières tarifaires de 10 % vis-à-vis de la planète et de 60 % vis-à-vis de la Chine.

Le pessimisme des marchés obligataires

Sauf que les marchés obligataires, eux, ont eu une autre lecture, beaucoup plus pessimiste à long terme. Pour eux, le programme de Trump, avec ses droits de douane et ses expulsions massives de travailleurs non réguliers qui font tourner l’économie, annonce le retour de l’inflation. Le chiffre d’octobre s’est d’ailleurs révélé médiocre avec une hausse des prix de 2,6 % sur un an. Logiquement, Jerome Powell s’est révélé prudent lors d’un colloque à Dallas le 14 novembre : « L’économie n’envoie aucun signal indiquant que nous devons nous dépêcher de baisser les taux », a déclaré M. Powell.

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