Un « acte terroriste ». La Russie qualifie ainsi tout contrecoup de la guerre qu’elle mène en Ukraine se produisant sur son propre territoire. Vladimir Poutine n’a pas dérogé à cette règle, lundi 1er janvier, en évoquant les frappes qui ont touché deux jours plus tôt la ville russe de Belgorod – les plus meurtrières depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, avec vingt-cinq civils tués, dont quatre enfants, et une centaine de blessés.
Le président russe s’exprimait depuis un hôpital militaire dans la région de Moscou, entouré de soldats convalescents. La veille, dans ses vœux à la nation, il n’avait pas eu un mot pour cette ville située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, face à Kharkiv. M. Poutine s’était contenté d’évoquer le conflit en termes généraux, vantant l’unité du pays : « Nous avons prouvé à maintes reprises que nous pouvons résoudre les tâches les plus difficiles et que nous ne reculerons jamais car aucune force ne peut nous diviser. »
Lundi, le président a fait mine d’interroger les militaires réunis face à lui quant à la réaction appropriée, assurant que « [lui] aussi bouillait », avant de trancher : « Nous frappons avec des armes de précision les lieux de prise de décisions, les lieux où se rassemblent les soldats et les mercenaires, d’autres centres de ce type, des installations militaires avant tout. C’est ce que nous continuerons de faire, (…) l’Ukraine n’est pas notre ennemie », a indiqué Vladimir Poutine, promettant toutefois une « intensification » de ces frappes.
Selon lui, les forces ukrainiennes auraient délibérément mené des bombardements en « plein centre de la ville, là où les gens se promènent, avant le réveillon du Nouvel An », qui plus est en utilisant des systèmes de lance-roquettes multiples, « une arme qui frappe de manière indiscriminée » – que les troupes russes ont utilisée à d’innombrables reprises depuis le début du conflit contre les villes ukrainiennes.
L’une des villes les plus exposées de Russie
Les images du bombardement de Belgorod rappellent de fait celles qui parviennent régulièrement d’Ukraine : immeubles endommagés, voitures en flammes, cadavres sur les trottoirs, civils paniqués… Nombre d’habitants se sont plaints, samedi 30 décembre 2023, que les abris antiaériens étaient restés fermés et que les sirènes avaient fonctionné avec retard, alors même que la ville est l’une des plus exposées de Russie aux bombardements ukrainiens. Le bilan est le plus lourd enregistré en une journée sur le territoire russe.
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