Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié lundi 26 août d’acte de « terrorisme contre nous tous » l’attentat meurtrier de Solingen – qui a eu lieu vendredi 23 août – pour lequel un Syrien soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique (EI) a été arrêté. Lors de son déplacement, il a dit être « en colère (…) contre les islamistes qui menacent la coexistence pacifique entre nous tous ».
Il a aussi promis de durcir « très rapidement » la législation sur le port des armes et de « tout faire » pour « expulser ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester en Allemagne » alors que le drame a relancé le débat sur la politique migratoire dans le pays.
M. Scholz, accompagné par des dirigeants régionaux, s’était auparavant recueilli sur les lieux de l’attaque de vendredi soir, qui a fait trois morts et huit blessés lors de festivités locales. Bouquets de fleurs, bougies, messages témoignent de l’émotion qui a saisi la ville de quelque 160 000 habitants située à l’ouest du pays, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Elections régionales à haut risque
Le suspect, désigné par la justice comme Issa Al H., est, selon les autorités locales, arrivé dans le pays en décembre 2022 et faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, Etat de l’Union européenne où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile, en vertu des règles communautaires. Selon le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, il ne figurait pas sur les listes répertoriant les extrémistes islamistes considérés comme dangereux.
A une semaine d’élections régionales à haut risque, l’attentat renforce la pression sur le chef du gouvernement. Le parti d’extrême droite AfD, bien placé pour obtenir un score inédit lors des élections régionales du week-end prochain dans deux Etats d’ex-RDA communiste, la Saxe et la Thuringe, a accusé les gouvernements successifs d’avoir provoqué « le chaos » en accueillant trop d’immigrés. Lundi, sa coprésidente, Alice Weidel, a réclamé sur la télévision publique ZDF « un arrêt de l’immigration, de l’accueil et de la naturalisation pendant cinq ans ».
Friedrich Merz, le chef des conservateurs de la CDU, principal parti d’opposition, a lui exhorté le gouvernement à ne « plus accueillir de réfugiés » venant de « Syrie et d’Afghanistan ».