après la victoire de Trump, la Californie redoute d’être prise pour cible

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La maire de San Francisco London Breed lors d’une soirée électorale à Little Skillet (Californie), le 5 novembre 2024.

Montrée en exemple de la « faillite des politiques libérales » par Donald Trump pendant toute sa campagne, la Californie s’attend au pire de la part de la prochaine administration, notamment en matière de protection de l’environnement. Pendant son premier mandat, le milliardaire avait notamment essayé de s’en prendre à l’exception aux réglementations fédérales qui, depuis les années 1970, permet au Golden State de décréter ses propres normes de pollution, plus strictes que dans le reste du pays.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui était jusqu’à la candidature de Kamala Harris l’un des principaux lieutenants de Joe Biden dans son offensive anti-Trump, sait à quoi s’attendre. Avant même l’élection, il se déclarait convaincu que le républicain n’attendrait même pas une « nanoseconde » pour lui « mettre des bâtons dans les roues ».

Mercredi 6 novembre, il a publié un communiqué saluant les efforts de Kamala Harris, promettant de travailler avec le prochain président – sans aller jusqu’à le féliciter –, mais annonçant qu’il défendra la Constitution et l’Etat de droit. « Le fédéralisme est la pierre angulaire de notre démocratie, écrit-il. Ce sont les Etats-Unis d’Amérique. »

Selon le Los Angeles Times, Gavin Newsom a étudié le « Projet 2025 », le programme prêté à Trump, et ses répercussions sur la Californie. Avec le procureur général de l’Etat, Rob Bonta, il a passé en revue plus de cent poursuites intentées par la Californie contre le gouvernement fédéral pendant les années Trump, pour identifier les vulnérabilités potentielles de l’Etat.

La droitisation de l’Etat

Il envisage de convoquer une session législative extraordinaire en décembre pour prendre des mesures préventives avant l’investiture de Trump le 20 janvier 2025. « Nous continuons à avancer avec la même énergie, a-t-il signifié. J’ai eu affaire à ce type pendant des années. Je suis mieux préparé que la plupart des gens. »

En 2016, la Californie, alors dirigée par le gouverneur et ardent défenseur de l’environnement Jerry Brown, avait pris la tête d’un mouvement, Résistance. Huit ans plus tard, la Californie n’est plus la même, et elle n’échappe pas à la droitisation de l’Amérique. Le scrutin du 5 novembre a montré que la population de l’Etat – où les démocrates sont deux fois plus nombreux que les républicains – est, elle aussi, en quête de sécurité.

Baromètre de l’évolution des mentalités, quatre ans après l’émergence du mouvement Black Lives Matter, la Proposition 36, un référendum augmentant les peines pour les petits délits et les faits de drogue, a été plébiscitée (elle recueillait, le 6 novembre, 70 % des voix). En 2014, une majorité d’électeurs avait adopté une mesure inverse et réduit les peines dans le souci de désengorger les prisons et de tenter des alternatives à l’incarcération.

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