après la Conférence de Munich, une réunion en urgence à l’Elysée pour discuter de la « sécurité collective » en Europe

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Au lendemain de la Conférence de Munich sur la sécurité : « Il y a des décennies où il ne se passe rien et il y a des semaines où des décennies se produisent »

Alexander Stubb, président de la Finlande, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, à l’hôtel Bayerischer Hof à Munich, en Allemagne, le dimanche 16 février 2025.

Hier, les centaines de représentants de l’élite diplomatico-militaire européenne réunis à la Conférence de Munich sur la sécurité ont quitté la capitale bavaroise avec l’impression d’avoir vécu trois jours qui ont ébranlé le monde.

Le président finlandais, Alexander Stubb, a tenté de résumer ce sentiment par un clin d’œil à Lénine, auquel il a attribué cette phrase : « Il y a des décennies où il ne se passe rien et il y a des semaines où des décennies se produisent. »

Selon notre journaliste et envoyée spéciale à Munich, Sylvie Kauffmann, la perspective à laquelle il n’est plus possible d’échapper face à la brutalité de l’équipe Trump, potentiellement dévastatrice pour l’unité de l’Europe, est la suivante :

Comment assurer la défense de l’Europe quand on a si peu de moyens, faute d’avoir voulu voir la tendance lourde du désengagement américain depuis plus d’une décennie ? Comment faire son deuil de la protection des Etats-Unis alors que l’Europe n’est pas prête à prendre le relais et que la menace russe n’est pas écartée ?

Dans ce contexte, l’initiative française d’organiser à Paris, lundi, en urgence, une réunion au sommet des pays « capables et volontaires », expression diplomatique désignant les plus déterminés mais aussi ceux qui peuvent fournir des capacités, a été bien accueillie à Munich. On sort des formats habituels européens pour éviter les blocages et associer le Royaume-Uni : cela fait partie du sursaut.

De quoi vont parler ces « capables et volontaires » – France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pologne, Espagne, Pays-Bas, Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, Antonio Costa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte ? De ce qu’il est possible de mettre sur la table des négociations pour y revendiquer une place. Mark Rutte les y a encouragés : « Imposez-vous dans le débat, pas en vous plaignant, mais avec des propositions concrètes, comme les garanties de sécurité. »

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