Anne-Cécile Mailfert, la féministe qui compte

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Anne-Cécile Mailfert veut tout montrer. Ici, le studio de podcast monté grâce à l’aide de la journaliste Lauren Bastide. Là, des salles de réunion lumineuses. Aux étages, les bureaux de dizaines d’associations féministes. Au rez-de-chaussée, un café et un vaste espace, à la déco soignée, pour accueillir des conférences et des rencontres. Partout sur les murs, des photos de pionnières (Françoise d’Eaubonne, Simone Veil, Gisèle Halimi) et des affiches qui rappellent l’urgence : défendre plus que jamais les droits des femmes.

Dans cette ancienne école de la rue de Vaugirard (6e) prêtée par la Ville de Paris, la Fondation des femmes, qu’elle préside, a installé en 2020 la Cité audacieuse. Un espace consacré à l’égalité femmes-hommes, abritant 33 associations féministes et accueillant toutes celles qui ont besoin d’un espace de coworking. Dans l’un des bureaux partagés, Anne-Cécile Mailfert souffle un peu. « Ça va très très bien. Mais je suis fatiguée. » Les traits légèrement tirés par « une petite crève », elle abandonne ses lunettes et détache son chignon pour laisser retomber ses cheveux, qu’elle a très longs, sur les épaules.

Le lundi 2 décembre, avec les cinq directrices de la fondation, elles se sont dit que 2024 avait été une grosse année. Il y a eu, comme tous les ans, des rapports publiés, des remises de prix, la Nuit des relais (une course contre les violences faites aux femmes) ; mais aussi, en mars, l’énorme campagne pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution ; en mai, la photo de 100 visages français du mouvement #MeToo en une du Monde ; en novembre, la coalition des associations féministes pour une loi-cadre intégrale contre les violences sexistes et sexuelles, et, comme un final, le 27 novembre, la tenue de Nos voix pour toutes, un concert caritatif, à l’Adidas Arena, à la Chapelle. Anne-Cécile Mailfert en a pleuré, de joie. En plein procès des viols de Mazan, entendre résonner L’Hymne des femmes dans une salle comble l’a bouleversée.

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