

L’Algérie a regretté mercredi 9 avril la « réaffirmation » de la position américaine alignée sur le Maroc pour le Sahara occidental, territoire au statut non défini à l’ONU où Alger soutient les indépendantistes du Front Polisario.
« L’Algérie regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité [de l’ONU] de manière particulière », souligne le ministère algérien des affaires étrangères.
Mardi, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a réitéré le soutien des Etats-Unis à « la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », en recevant son homologue marocain, Nasser Bourita.
Le Sahara occidental, vaste territoire désertique aux eaux poissonneuses et riches en phosphates, est une ancienne colonie espagnole contrôlée de facto à 80 % par le Maroc mais considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies. « L’Algérie réaffirme que la question du Sahara occidental relève d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli », a indiqué la diplomatie algérienne dans son communiqué.
Un référendum d’autodétermination jamais concrétisé
Un conflit armé y oppose depuis cinquante ans le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, épaulés par Alger. Un cessez-le-feu y avait été conclu en 1991 et une mission de l’ONU (Minurso) devait y organiser un référendum d’autodétermination qui ne s’est jamais concrétisé. Depuis, les Nations unies appellent régulièrement les différentes « parties » à « reprendre les négociations » pour parvenir à une « solution politique durable ».
Le cessez-le-feu a volé en éclats à la mi-novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient l’unique route vers la Mauritanie, selon eux illégale car inexistante en 1991.
La diplomatie algérienne a estimé que « s’inscrire en dehors de ce cadre [le processus d’autodétermination] ne sert pas la cause du règlement de ce conflit » dont « les données fondamentales » sont « reconnues par les Nations unies et ses principaux organes : l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice ».
En échange du soutien américain à ses positions, décidé fin 2020 par Donald Trump, le Maroc avait accepté de normaliser ses relations avec Israël, dans le cadre des accords dits d’Abraham, conclus avec une série de pays arabes sous l’égide des Etats-Unis.