A Zwickau, dans l’est de l’Allemagne, la peur du déclin, carburant du parti d’extrême droite AfD

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Un formateur travaille avec des étudiants dans le laboratoire de Volkswagen pour la technologie à haute tension à Zwickau, en Allemagne, le 14 mars 2024.

Sur le mur de son bureau, Uwe Kunstmann, chef du comité des salariés (« Betriebsrat ») de l’usine Volkswagen de Zwickau (Saxe), a fait installer une grande photo d’une ID.3. La voiture, construite sur place, est le premier modèle entièrement électrique fabriqué par Volkswagen. Le syndicaliste peut ainsi se rappeler quotidiennement la vision qui l’a portée en 2018, quand il a fallu convaincre les 9 000 salariés de l’usine de convertir les lignes de montage à l’électrique, et donc abandonner le moteur thermique. « Que Zwickau, qui a vu naître Audi il y a cent vingt ans, devienne l’usine pionnière de Volkswagen dans l’électrique, me semblait une idée magnifique, qui allait sécuriser notre avenir », raconte-t-il. Près de 1,2 milliard d’euros ont été investis pour faire de Zwickau une usine ultramoderne. Même la chancelière Angela Merkel s’était déplacée pour l’inauguration, le 4 novembre 2019.

Cinq ans plus tard, le rêve s’est transformé en un cauchemar dont les conséquences pourraient peser lourd, dans cette région de l’Est, aux élections législatives du dimanche 23 février. Après une forte croissance entre 2020 et 2023, les ventes de voitures électriques se sont effondrées en 2024. Parallèlement, Volkswagen a vu chuter ses bénéfices en Chine, où les constructeurs locaux lui font désormais une redoutable concurrence sur l’électrique.

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