
LETTRE DE ZURICH

Cela fait un certain temps déjà qu’elles ont remplacé un peu partout cet outil millénaire, le balai. Les souffleuses de feuilles (ou souffleurs de feuilles, le genre de l’objet n’est pas encore clairement établi dans la langue de Voltaire) sont partout. Le plus souvent sous vos fenêtres ouvertes, par une journée ensoleillée, et de préférence quand il y a peu de feuilles à souffler, afin que la nuisance soit complète. Si la machine est bruyante – de 89 à 106 décibels selon diverses études – elle est aussi polluante : gaz d’échappement, monoxyde de carbone et particules fines. Il convient, enfin, de mentionner sa participation à l’effort collectif de réchauffement de la planète, puisqu’elle émet du CO2. Avec un tel palmarès, pas étonnant que la chose provoque quelques irritations.
A Zurich, le Parlement de la ville a récemment prohibé l’utilisation de ces engins, sauf s’ils sont électriques (les modèles sont encore rares et l’autonomie réduite) et utilisés exclusivement en automne – c’est-à-dire la saison pendant laquelle les feuilles tombent des arbres. Un truisme ? Sans aucun doute, mais il n’est pas fortuit.
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