A un an, les bébés forment déjà des souvenirs éphémères

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Nicholas Turk-Browne prépare un enfant et sa mère dans le cadre d’une étude d’IRM infantile, au Brain Imaging Center (aujourd’hui BrainWorks) de l’université de Yale, en 2021.

C’est une frustration, doublée d’un troublant mystère. Où sont donc passées nos toutes premières années de vie ? Les événements que nous avons vécus durant nos trois premières années d’existence, en effet, semblent s’être évaporés de notre cerveau.

Ce grand vide, dans notre mémoire d’adulte, a été baptisé « amnésie infantile » par Sigmund Freud. Mais d’où vient cet apparent oubli de notre petite enfance ? Notre cerveau était-il trop immature pour encoder des traces de souvenirs, même rudimentaires ? Ces traces ont-elles été formées dans le cerveau du petit enfant que nous fûmes, avant d’être effacées – faute de consolidation ? Ou bien subsistent-elles à l’état latent, mais inaccessible au rappel ? La réponse n’est pas simple, car l’étude du cerveau du nourrisson pose un défi technique.

Une équipe américaine a relevé ce défi. Son travail, publié dans la revue Science le 21 mars, révèle une surprise. Dès l’âge de 12 mois, l’hippocampe humain semble capable d’encoder des ébauches de « souvenirs épisodiques », ces socles de notre mémoire autobiographique – bien avant, donc, l’âge des premiers souvenirs que nous pouvons raconter, une fois adultes.

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