A Phnom Penh, l’ambassade de France commémore ceux qu’elle n’a pu sauver des Khmers rouges

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Réfugiés français et étrangers, derrière le grillage protégeant l’ambassade de France, à Phnom Penh, le 17 avril 1975.

C’est un pan de portail tacheté de vert foncé, coiffé de tridents, qui se dresse sur un socle au fond d’un sous-bois, dans le vaste parc de l’ambassade de France à Phnom Penh. Trois bonzes en bure orange psalmodient des mantras, une petite foule se recueille, bâtons d’encens à la main. Une plaque rappelle que ce portail « s’est ouvert puis refermé sur une douleur indicible et sur la mort de millions de Cambodgiens ».

Il y a cinquante ans, le 8 mai 1975 signa la fin de l’évacuation de l’ambassade de France à Phnom Penh, marquée par le dernier convoi de réfugiés emmené par camion en Thaïlande avec, en queue de cortège, le vice-consul Jean Dyrac. Trois semaines auparavant, le 17 avril, les Khmers rouges avaient pris la capitale, sans combattre, et ordonné de vider l’ambassade. Dans ce lieu, s’étaient réfugiées au moins 1 500 personnes – des ressortissants français, mais aussi des Cambodgiens et des étrangers. Au total, moins de 700 personnes, françaises et étrangères, en ressortirent libres. Seuls quelques dizaines de Cambodgiens seront sauvés. Des autres, en dehors de quelques exceptions, personne n’a rien su.

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