à Paiporta, près de Valence, « des dizaines de gens ont sauvé des vies »

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« Personne n’est venu, pas de policier, pas de pompier, pas d’élus. On est tout seuls »

Des pelles. Des balais. Dans la banlieue sud de Valence, durement touchée par les inondations dans la nuit du 29 au 30 octobre, les habitants ont commencé jeudi matin les opérations de nettoyage avec des moyens dérisoires face à l’ampleur des dégâts. L’eau a déplacé et broyé des milliers de véhicules, ravagé un nombre incalculable d’habitations, de commerces, emportant des dizaines de victimes. Rien que pour la commune de Paiporta (25 000 habitants), la mairie a dénombré une quarantaine de morts, et les secours cherchent des disparus dans toute la zone. « Une amie m’a appelé pour me dire que l’eau arrivait, je suis sorti dans la rue et j’ai vu des voitures qui étaient poussées par le courant qui venaient vers moi. On a eu le temps de prendre un ordinateur et une guitare et on s’est réfugié dans les étages », témoigne Rebecca Monton, 44 ans.

Rebeca Monto et son mari Gonzalo Lorente, à l’intérieur de leur maison endommagée, le 31 octobre 2024.

Au rez-de-chaussée, l’eau a atteint 1,80 mètre de hauteur et tout a été détruit. Dans la rue, les voitures sont empilées, renversées, certaines concassées par la violence des flots. Un peu plus loin, des véhicules ont fracassé l’intérieur des bâtiments. La commune n’a plus d’électricité, ni d’eau potable et demeure difficile d’accès, notamment parce que les ponts ont été emportés ou dégradés.

Devant un magasin de fruits, à Catarroja, dans la banlieu sud de Valence, le 31 octobre 2024.

Des centaines d’habitants errent dans la ville avec des bouteilles pour tenter de récupérer une réserve afin de passer la journée. « Personne n’est venu, pas de policier, pas de pompier, pas d’élus, on est tout seuls », regrette son compagnon, Gonzalo Lorente. Un de leurs amis a été emporté par l’eau. Une de leurs connaissances a disparu après avoir appelé au secours alors qu’elle s’était accrochée à un arbre. « Tout ça peut arriver, on le sait, mais pourquoi ils nous ont prévenus aussi tard ? », demande Rebbeca Monton. La notification de l’alerte sur leur téléphone est arrivée alors qu’ils étaient déjà réfugiés sur le toit de leur maison.

Luc Bronner



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