à l’ouverture du procès, son frère demande « toute la vérité » à l’accusée

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La famille de la petite Lola, à son arrivée à la cour d’assises de Paris pour le procès de Dahbia Benkired, le 17 octobre 2025.

Le frère de Lola, Thibaut Daviet, a demandé à Dahbia Benkired de dire « toute la vérité », lors du procès ouvert vendredi 17 octobre devant la cour d’assises de Paris, qui la juge pour avoir violé, torturé et tué l’enfant de 12 ans, en 2022.

A l’ouverture des débats, la mère de Lola s’est avancée avec son fils à la barre et a demandé l’autorisation qu’il puisse s’adresser directement à l’accusée : « Au nom de toute la famille [dont son père, décédé en 2024], on voudrait que vous disiez toute la vérité et rien que la vérité, à toute la France et à nous », a déclaré le jeune homme.

Serrés les uns contre les autres, souvent secoués par les sanglots, les proches de cette adolescente de 12 ans avaient revêtu un tee-shirt blanc, avec le dessin de l’enfant et cette inscription : « Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits. »

Après une lecture des faits qu’elle a écoutée sans expression apparente, Dahbia Benkired a demandé « pardon à toute la famille ». « C’est horrible ce que j’ai fait. Je le regrette », a-t-elle assuré dans sa première prise de parole.

Regard fixe tantôt tourné vers le tribunal tantôt dans le vide, visage impassible, elle a écouté le récit insoutenable de ce 14 octobre 2022 et de l’enquête, lu par le président dans un silence de plomb : comment l’enfant, terrorisée, l’avait suivie sans résistance dans l’appartement de la sœur de l’accusée, les atroces souffrances qui lui ont été infligées jusqu’à son meurtre, la respiration bloquée par du ruban adhésif, le corps mis dans une malle. Les parents de la victime étaient les gardiens de l’immeuble du 19e arrondissement où a été commis le crime.

Un mobile jamais expliqué

« Je l’ai ramenée avec moi, je l’ai scotchée, je l’ai tuée. Et puis voilà », avait dit lors de ses aveux en garde à vue cette ressortissante algérienne, qui était soumise à une obligation de quitter le territoire français (OQTF), au moment du crime.

Le mobile du meurtre, que Dahbia Benkired n’a jamais expliqué, sera au centre des débats, qui doivent durer six jours jusqu’au verdict, le 24 octobre. Elle a évoqué tantôt un passe pour un ascenseur que la mère de Lola lui aurait refusé, tantôt expliqué qu’elle avait pris Lola pour un fantôme, ou invoqué l’influence de djinns.

Ce crime avait suscité l’effroi de l’opinion publique et soulevé une tempête politique en raison de la présence irrégulière de Dahbia Benkired sur le territoire au moment des faits.

Avant l’ouverture des débats, une quinzaine de militants du collectif identitaire Nemesis ont déployé devant le Palais de justice une banderole « OQTF non appliquées. Je ne veux pas être la prochaine. » En 2022, l’extrême droite s’était déjà largement emparée de cette affaire, faisant le lien entre ce meurtre et l’immigration, comme Marine Le Pen. Le parti d’Eric Zemmour avait dénoncé un « francocide ». La famille de l’adolescente avait réclamé qu’on n’utilise plus son nom.

Le Monde avec AFP

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