
C’est une unité sans patients, mais vitale pour les nouveau-nés pris en charge dans le service de néonatologie et réanimation néonatale de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. Au premier sous-sol du bâtiment Laennec, dans le lactarium, transitent chaque année 12 000 litres de « lait de femme ». Distribuées autour de couloirs aux murs pastel fatigués, une dizaine de salles abritent les étapes du traitement de ce « lait de lactarium » destiné aux grands, très grands et extrêmes prématurés de Necker et des unités similaires d’Ile-de-France.
Le lait issu des donneuses, arrivé congelé, est mis en quarantaine, le temps de réaliser un test sanguin de ces femmes. Versé ensuite par des opératrices masquées, gantées et vêtues de surblouse jaune pâle dans des bonbonnes en plastique transparent, le lait est pesé, puis pasteurisé dans de petites bouteilles selon une méthode (chauffage à 60,5 °C puis ultra haute surgélation) qui permet de préserver ses propriétés anti-infectieuses tout en détruisant un maximum de germes (dont les Bacillus et le cytomégalovirus, les plus dangereux pour les prématurés). S’ensuit un second séjour de quarante-huit heures dans de grands congélateurs, en attendant les résultats de l’analyse bactériologique. Dix pour cent du lait est jeté à l’issue de ces premières étapes.
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