Un ministre chasse l’autre. Après cinq mois d’exercice, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la santé va céder la place, avenue de Ségur, à Geneviève Darrieussecq. M. Valletoux était ministre délégué, sous la tutelle de Catherine Vautrin (ministre du travail, de la santé et des solidarités) ; Mme Darrieussecq sera ministre de plein exercice, un « signal » que réclamaient les acteurs de la santé depuis l’annonce de la démission du précédent gouvernement.
La députée MoDem, 68 ans, connaît déjà le ministère pour y avoir été ministre déléguée chargée des personnes handicapées en 2022-2023. Un mandat durant lequel elle s’est notamment investie dans la préparation des Jeux paralympiques. Avant cela, elle a été deux fois secrétaire d’Etat au ministère des armées, d’abord chargée, notamment, du service de santé des armées (2017-2020), puis de la mémoire et des anciens combattants (2020-2022). Soit trois fonctions ministérielles sous les gouvernements d’Edouard Philippe, de Jean Castex et d’Elisabeth Borne, depuis le début de la présidence Macron.
Native des Landes, elle a exercé comme médecin allergologue avant de rejoindre l’UDF, puis le MoDem, et de se lancer en politique et de devenir conseillère régionale d’Aquitaine, en 2004. Elue maire de Mont-de-Marsan en 2008, elle s’impose ensuite aux échelons intercommunal, régional puis départemental, avant de remporter un siège de députée des Landes en 2017, et d’y être réélue depuis.
On retiendra du passage de M. Valletoux au ministère de la santé – cinq mois –, la signature de la « convention médicale » avec les représentants de la médecine libérale, un deuxième essai réussi après l’échec des premières négociations, en 2023, quand bien même cet épineux chantier avait été lancé par ses prédécesseurs. Autre temps fort pour le ministre démissionnaire : le récent bras-de-fer avec les cliniques privées, à l’heure où les tensions budgétaires sont extrêmes, avec des déficits inédits dans les hôpitaux. Après avoir acté, en mars 2024, des tarifs hospitaliers plus élevés pour l’hôpital public que pour les établissements privés, provoquant l’ire de ces derniers et leur appel à la grève, M. Valletoux a déminé la situation en concédant un certain nombre de mesures financières – non chiffrées. A sa successeure, Mme Darrieussecq, de les tenir.