Au milieu d’une bande de Gaza en cours d’annihilation, où l’armée israélienne rase les derniers immeubles encore debout, où la mort rôde à chaque coin de rue, Roua Nasrallah tente de passer son tawjihi (baccalauréat). « J’ai passé hier la première épreuve de sciences de la vie et de la Terre, aujourd’hui celle de techno, et demain ce sera la physique », raconte la jeune fille jointe au téléphone par Le Monde (Israël interdit l’accès à l’enclave aux journalistes étrangers).
Roua Nasrallah, 19 ans, fait partie des 27 000 élèves inscrits à l’épreuve en ligne organisée par le ministère de l’éducation palestinien. A peine entrés en terminale en septembre 2023, elle et ses camarades ont vu leur cursus brutalement interrompu par l’attaque du Hamas du 7-Octobre et la riposte israélienne. Leurs rêves de décrocher ce premier diplôme se sont effondrés avec leurs écoles. Selon l’ONU, 97 % des établissements d’enseignement de Gaza ont été détruits ou endommagés par les bombardements de l’Etat hébreu, et 15 000 jeunes en âge d’être scolarisés ont été tués. « La première année de guerre n’a été que souffrance, avec les déplacements forcés. Il n’y avait aucun moyen de continuer à étudier », témoigne la lycéenne, actuellement déplacée avec sa famille dans le camp de Nousseirat, au centre de l’enclave.
Il vous reste 85.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
