A Gaza, la fin de la longue traque de Yahya Sinouar, tué par l’armée israélienne

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Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza, salue ses partisans à son arrivée à un meeting sur le bord de mer de la ville de Gaza, le 30 avril 2022.

Yahya Sinouar était plus qu’un homme à abattre, il était la cible ultime israélienne. Il a été tué par l’armée israélienne jeudi 17 octobre à Gaza. L’ex-chef du Hamas dans Gaza, devenu chef du mouvement islamiste après l’élimination de son responsable politique en exil, Ismaïl Haniyeh, lors d’une opération à Téhéran fin juillet, avait été, avec Mohammed Deif (le chef de la branche armée du mouvement), le concepteur, l’organisateur, le metteur en scène minutieux de l’attaque du 7 octobre 2023.

Ce drame inouï subi par les Israéliens qui a fait 1 200 morts – la plus importante tuerie de l’histoire du pays – et entraîné la prise de plus de 250 otages est devenu le point de départ d’un conflit de dimension historique, à commencer par l’opération militaire à Gaza, qui a causé la mort de plus de 40 000 personnes dont, selon l’armée israélienne, 17 000 combattants du Hamas, et un nombre supérieur de civils, notamment des femmes et des enfants, tout en réduisant l’enclave à un champ de ruines.

Depuis des mois, les généraux israéliens estiment que le Hamas est un mouvement armé défait et qu’il faudrait interrompre la guerre dans sa forme actuelle pour ne plus intervenir que lors d’opérations ponctuelles dans l’enclave, dont presque tous les habitants ont été déplacés, en tout premier lieu pour y tuer Yahya Sinouar.

Analyses ADN

Ce dernier demeure l’homme symbole du 7-Octobre. Un homme, jusqu’à jeudi, à trouver, et à tuer. C’est désormais chose faite. Il a finalement trouvé la mort au cours d’une opération de l’armée israélienne dans l’enclave de Gaza qui, manifestement, n’était pas destinée à l’atteindre. L’armée a affirmé avoir tenté de tuer « trois terroristes » dans le cadre de mouvements consacrés à d’autres buts, et n’avoir découvert qu’après des tirs, dans les ruines d’un bâtiment visé lors de cette intervention, le corps d’un homme présentant une ressemblance physique avec le chef du Hamas. Il a fallu, ensuite, procéder à des analyses ADN pour pouvoir confirmer la nouvelle de sa mort, jeudi en fin de journée.

Traqué, Yahya Sinouar l’était, et fiévreusement, depuis douze mois et dix jours. En cette longue année, toutes les autres grandes figures du Hamas qui se trouvaient à Gaza ont été éliminées les uns après les autres, tout comme Ismaïl Haniyeh, le chef politique du mouvement islamiste, en exil. Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, au fil des mois, montrait à ses visiteurs dans son bureau de la Kirya, à Tel-Aviv, la liste des dirigeants du Hamas avec des croix sur leur visage au fur et à mesure de leur élimination. Il ne manquait plus que celui de Yahya Sinouar. Dans l’absolu, cela pourrait donc clore une phase de la guerre en cours. Reste à trouver les otages israéliens qui demeurent en captivité à Gaza. Sur 101 personnes, la moitié serait déjà morte. Les chances de vie des autres s’amenuisent de jour en jour.

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