
Narmine Al-Zeïtonia a décroché sa licence en sciences agronomiques, au début du mois de mai, en terminant première de sa promotion, à l’université Al-Azhar de Gaza. Pourtant cet établissement d’enseignement supérieur a été réduit en poussière par les bombardements israéliens, à l’automne 2023, comme les onze autres universités de la bande de Gaza.
Le département d’agriculture où elle suivait ses cours, qui venait d’être reconstruit grâce à une donation du roi du Maroc, après avoir été endommagé à trois reprises lors des précédentes offensives israéliennes, a été cette fois pulvérisé. L’étudiante de 23 ans a réussi, malgré cela, à poursuivre sa formation grâce au programme d’enseignement en ligne, lancé à l’été 2024 par les trois principales universités de l’enclave palestinienne : Al-Azhar, Al-Aqsa et l’Université islamique.
Pendant les six premiers mois qui ont suivi le début de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, le chaos a paralysé tout le secteur éducatif. Trois présidents d’université, des centaines de professeurs et des milliers d’étudiants ont été tués, tandis que les autres, à l’instar de l’ensemble de la population gazaouie, étaient déplacés au gré des ordres d’évacuation de l’armée israélienne. Le parcours académique de près de 90 000 étudiants s’est retrouvé brutalement interrompu.
Un parcours du combattant
Mais, au printemps 2024, Al-Azhar, Al-Aqsa et l’Université islamique ont formé un comité d’urgence et publié une lettre ouverte pour réaffirmer leur existence : « Nos bâtiments ont été démolis, mais nos universités vivent encore. » Grâce au soutien de partenaires internationaux et à la création d’un fonds d’urgence baptisé « Isnad », les cours ont pu reprendre, en distanciel.
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