A Damas, les espoirs et les craintes du peuple syrien, « encore sous le choc »

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Ils sont commerçants, étudiants, ouvriers, journalistes. Ces habitants originaires de différents quartiers de la capitale syrienne, Damas, ont passé les années de guerre en exil ou sur place, dans la peur et le silence. La prise du pays par les rebelles islamistes vient de changer leur vie.

Dima Ezzedine, 47, ans, présentatrice à la télé Al-Araby, vit à Doha

Dima Ezzedine voulait, par des mots simples, annoncer à l’antenne son retour à Damas après quatorze ans d’exil forcé. Sur le plateau de la chaîne Al-Araby donnant sur la place des Omeyyades, l’émotion et les larmes s’en sont mêlées. Dans une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux, la journaliste syrienne de 47 ans a laissé parler la douleur de l’exil et la joie des retrouvailles avec sa ville natale.

« On ne cesse de nous demander : “Que ressentez-vous ?” C’est impossible de répondre à cela. On doit déjà réaliser ce qui est arrivé. Ce n’est pas encore le cas. C’est comme un rêve qui se concrétise, une renaissance. On avait perdu l’espoir », explique la journaliste depuis l’hôtel Sheraton, maquillée pour son entrée en plateau.

Dima Ezzedine s’était envolée à l’étranger, à 27 ans, pour faire carrière. Au Liban, en Russie puis à Londres, au sein de la BBC. Sa dernière visite à Damas remonte au mois d’octobre 2010. Lorsque le soulèvement syrien a débuté, en mars 2011, le régime l’a sommée, comme tous les journalistes syriens couvrant les manifestations, de démissionner et de dénoncer la manipulation de l’information, sous peine de ne pas revoir la Syrie. Elle ne s’est pas laissée intimider, malgré le prix à payer : laisser sa mère et sa sœur seules à Damas. Son nom a été placé sur la liste noire du régime.

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