A Damas, des vigies pour protéger les quartiers chrétiens

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Entièrement vêtu de noir, une longue barbe grisonnante et une kalachnikov en bandoulière, Abou Georges arrête chaque voiture qui se présente à l’entrée de Bab Touma. Cette porte donne accès au quartier chrétien de la vieille ville de Damas où, le soir, les jeunes et les familles déambulent au milieu des églises, des échoppes et des cafés. Abou Georges s’assure que personne n’entre avec des armes. Rien ne le distingue vraiment de l’agent de la sûreté générale en uniforme noir qui l’accompagne si ce n’est l’imposante croix, accrochée à son cou, qu’il garde sous son blouson.

Abou Georges, et un autre bénévole de l’association FAZ3A gardentl’entrée de Bab Touma dans la vieille ville de Damas, le 31 mars 2025.

Le quadragénaire est membre de Faza’a (« Venez » en arabe), une association créée par des habitants des quartiers à majorité chrétienne du centre de Damas à la chute du dictateur syrien, Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, pour empêcher les pillages. Des individus et des groupes non identifiés profitent du vide sécuritaire qui règne encore. Le groupe WhatsApp de Faza’a réunit plus de 1 000 personnes. « A chaque signalement d’incident, des centaines de jeunes descendent dans la rue pour protéger le quartier », explique Maya Arkoush, cofondatrice de Faza’a, et responsable marketing d’une société de soins de beauté.

Les responsables de Faza’a ont pris contact avec le responsable de la sécurité de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), le groupe islamiste radical qui s’est emparé de Damas avec d’autres factions armées. « On l’a prévenu que des jeunes hommes avaient repris la sécurité de leurs quartiers en main. On lui a demandé d’envoyer des renforts en cas d’incidents », poursuit la Syrienne de 47 ans. La nuit, les membres de Faza’a assurent une présence aux points de sécurité qu’ils ont érigés dans leurs quartiers.

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