

Très perceptiblement, les passants sur l’avenue du président Mobutu à Bukavu, en République démocratique du Congo (RDC) ont allongé le pas, jetant des regards inquiets vers le haut de la rue, hélant les taxis-motos. Les vendeurs des rues ont ramassé leurs marchandises. Encore quelques minutes en cette fin d’après-midi de mars et cette grande artère de la capitale de la province du Sud-Kivu, dans l’extrême est du pays, s’est quasiment vidée de toute âme qui vit.
« Les Maï Maï entrent dans la ville », explique un chauffeur de taxi qui ne veut pas aller plus loin. Un mois après la prise de Bukavu, à la mi-février, par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda voisin, la rumeur d’une attaque de la ville par surprise du groupe armé maï maï, des miliciens locaux fidèles au pouvoir central, s’est répandue comme une trainée de poudre.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une colonne d’hommes en armes entrer supposément dans Bukavu. En fait, ils n’étaient qu’une poignée. Ils ont échangé des tirs avec des combattants du M23, avant de se replier aussi vite qu’ils étaient apparus. Cela s’est passé la veille de ce mouvement de panique, à Nya-Ngezi, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Bukavu.
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