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
Une marée d’hommes et de femmes en noir, brandissant les drapeaux jaunes du Hezbollah, a fait ses adieux, dimanche 23 février, au chef historique du parti chiite libanais, Hassan Nasrallah, et à son cousin, Hachem Safieddine. Quelques centaines de milliers de personnes ont suivi, en pleurs, depuis l’enceinte de la cité sportive de Beyrouth et ses alentours, les funérailles du leader de 64 ans avec qui ils avaient tissé un lien affectif durant ses trente-deux ans à la tête du parti.
Cinq mois après la mort, le 27 septembre 2024, du « seyyed » Hassan dans des frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth, puis de son éphémère successeur dans des circonstances similaires en octobre, une page se tourne pour le Hezbollah. Le parti est militairement affaibli par la guerre qu’il a lancée en octobre 2023 contre Israël, en soutien au Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Sa direction politique a été infiltrée et décimée, ses fiefs détruits dans la banlieue sud de Beyrouth, dans l’est et le sud du pays.
Le parti de Dieu doit s’adapter pour assurer sa survie politique sous la pression de ses détracteurs au Liban et à l’étranger. Les funérailles d’Hassan Nasrallah étaient l’occasion de démontrer sa capacité à mobiliser. Des partisans ont afflué des quatre coins du pays. Certains, comme Ali Chouman, ont dormi au stade pour avoir une place. « Le “seyyed” a été pendant quarante ans à notre service. Il était le père, le frère, le chef et le protecteur », explique ce commerçant en bétail de 38 ans du district de Hermel, qui a perdu quatre membres de sa famille durant la guerre.
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