
Ce ne sont plus seulement les thermostats de la planète. L’Arctique et l’Antarctique se situent certes aux premières loges du réchauffement climatique, tant ils s’avèrent bouleversés par la hausse de la température, la fonte des glaces et de la banquise, la migration des espèces. Mais ils sont désormais aussi au cœur de tensions géopolitiques majeures, alors que leurs réserves en minerais stratégiques, en hydrocarbures ou en ressources halieutiques suscitent les convoitises.
C’est pour tenir compte de ces « tensions » et « menaces » que la France vient de mettre à jour sa stratégie polaire, en publiant, mercredi 3 décembre, une nouvelle édition qui porte sur 2026-2040. Elle vise à permettre à l’Hexagone de rester un « leader mondial de la recherche polaire » tout en contribuant à la paix et à la stabilité de ces contrées extrêmes.
La précédente feuille de route, parue en 2022, « est déjà dépassée d’un point de vue géopolitique », explique Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles et des affaires maritimes, à l’origine de la stratégie avec de nombreux ministères (armées, recherche, etc.). L’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, a mis fin à la coopération qui prévalait dans le Grand Nord, que l’on surnommait « l’exception arctique », et a renversé les équilibres régionaux – sept des huit Etats arctiques étant désormais membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN, avec l’adhésion de la Finlande et de la Suède).
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