A Lyon-II, un enseignant accusé d’antisémitisme suspendu à titre conservatoire par l’université

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L’université Lyon-II, quai Claude-Bernard, à Lyon, le 25 novembre 2025.

L’université Lyon-II a annoncé, mercredi 3 septembre, avoir suspendu un de ses enseignants, très critiqué pour avoir qualifié de « génocidaires à boycotter » vingt personnalités dont une majorité de confession juive, et publié un visuel reprenant des clichés antisémites.

A la suite du « signalement fait auprès du procureur de la République de Lyon le 25 novembre dernier, de nouveaux éléments conduisent l’université Lumière Lyon-II à prendre une mesure de suspension à titre conservatoire à l’encontre du professeur Julien Théry », explique l’établissement dans un communiqué. Il évoque une nouvelle publication sur les réseaux sociaux, et affirme que « la teneur des propos et du visuel (…) n’est pas compatible avec les valeurs de la République et de l’université ».

La mise en retrait de l’enseignant-chercheur se fait « dans l’attente d’une décision de la section disciplinaire compétente », qui va être saisie « dans les plus brefs délais par la présidente de l’université ».

« Profondément scandaleux »

A la fin du mois de novembre, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) avait mis au jour un message de ce professeur d’histoire médiévale posté sur son compte Facebook le 20 septembre. Sous la mention « 20 génocidaires à boycotter en toutes circonstances » figuraient 20 noms dont ceux du présentateur Arthur ou des acteurs Charlotte Gainsbourg et Philippe Torreton, assortis de leurs photos.

La veille, ces 20 personnalités avaient publié dans Le Figaro une lettre ouverte à Emmanuel Macron, qui s’apprêtait à reconnaître au nom de la France l’Etat palestinien, pour lui demander d’exiger au préalable la libération de tous les otages retenus à Gaza et le démantèlement du Hamas. Le post de l’enseignant en réaction à cette lettre ouverte avait été vivement critiqué ; le ministre de l’éducation l’avait jugé « profondément scandaleux ».

Lundi, le syndicat étudiant UNI Lyon a exhumé un montage grossier retrouvé sur le compte de l’enseignant et daté de janvier 2024, qui évoquait Israël et la Palestine et reprenait plusieurs clichés antisémites. Le chef des députés de LR, Laurent Wauquiez, ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait alors dénoncé un « nouveau dérapage ».

Dans son communiqué, l’université rappelle qu’elle est dotée d’« une cellule de signalement » et d’une référente « racisme et antisémitisme ».

Le Monde avec AFP

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