Bruxelles passe à l’offensive pour se libérer de la dépendance chinoise

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Bauxite concentrée et minerai de fer au terminal minéralier du port de Yantai, en Chine, le 29 octobre 2025.

Alors que l’Union européenne (UE) doit, dans le même temps, renforcer son industrie de la défense, se faire une place dans les technologies d’avenir et sauver ce qui peut l’être de sa base industrielle, il lui faut impérativement sécuriser son approvisionnement en matières premières critiques. Mercredi 3 décembre, la Commission européenne a présenté ses propositions pour que les Vingt-Sept soient moins dépendants d’une Chine qui a aujourd’hui les moyens de mettre à l’arrêt leurs usines.

La souveraineté est un long chemin sur lequel l’Union avance par à-coups, sur fond de crises successives. Il a fallu que Gazprom ferme le robinet de Nord Stream, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, pour qu’elle prenne, dans l’urgence, des dispositions pour remplacer le gaz russe. Ces trois dernières années, la Chine a, à plusieurs reprises, organisé l’attrition de ses exportations de certains produits, comme le graphite, le gallium, le tungstène ou encore le germanium, et les pays de l’Union ont enfin commencé à agir pour être moins vulnérables.

Mais, le 9 octobre, quand Pékin a introduit de nouvelles licences d’exportation pour les terres rares, les Européens n’ont pu que constater qu’il leur fallait passer à la vitesse supérieure. Le vice-président exécutif de la Commission, chargé de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, a souvent raconté comment, tout à coup, son téléphone a été saturé de messages de patrons paniqués, notamment dans le secteur automobile. Au Portugal et en Europe de l’Est, d’ailleurs, certaines lignes de production d’équipementiers ont dû être temporairement fermées.

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