les anciens dirigeants du groupe avaient-ils conscience de financer des organisations terroristes ?

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L’ancien directeur général adjoint des opérations de Lafarge chargé de la Syrie, Christian Herrault, et son avocate Solange Doumic, au tribunal de Paris, le 4 novembre 2025.

Après une première semaine dédiée à l’examen des circuits décisionnels du groupe Lafarge – afin de comprendre comment avait été prise la décision de maintenir l’activité de son usine syrienne en pleine guerre civile entre 2012 et 2014 – le procès du cimentier a ouvert, lundi 24 novembre, un nouveau chapitre, consacré cette fois au cœur de l’infraction jugée : le « financement de groupes terroristes » que cette décision a impliqué.

Durant la première semaine de débats, les anciens responsables du groupe et de sa filiale syrienne, Lafarge Cement Syria (LCS), ont tenté d’expliquer comment le cimentier en était venu à être la dernière société française encore active dans le pays, fin 2012. « Il y avait cette conviction que la guerre n’allait pas durer, s’est justifié vendredi Bruno Pescheux, l’ancien directeur de la cimenterie de Jalabiya. Cette crise était un tunnel, tout le monde nous disait qu’on allait voir la lumière. Mais la lumière n’est jamais venue… »

Sur la question du « pourquoi », les anciens dirigeants qui se sont relayés dans leur costume gris à la barre du tribunal correctionnel de Paris sont restés alignés. Mais cette belle unanimité s’est fissurée dans les grandes largeurs quand il s’est agi de départager leurs responsabilités. Bruno Pescheux a ainsi affirmé que les « concessions » qu’il avait dû faire sur le terrain pour continuer à faire tourner l’usine, à savoir « céder au racket » des groupes armés, l’avaient été avec l’accord de sa hiérarchie, en l’occurrence « Monsieur Herrault, [son] patron direct ».

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