
Trois mineurs avaient été condamnés en juin 2024 pour le viol à caractère antisémite d’une adolescente juive de 12 ans à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine : l’un d’eux, rejugé mardi 18 novembre à huis clos, a vu sa peine de prison allégée, a fait savoir la cour d’appel de Versailles, confirmant une information du Parisien.
Agé de 13 ans à l’époque des faits, il avait interjeté appel après avoir été condamné par le tribunal pour enfants de Nanterre à neuf ans de prison pour viol en réunion sur mineur de moins de 15 ans à raison de la religion.
« La cour a pris en compte l’ensemble du dossier comme le droit le prévoit : les faits, leur gravité mais également la personnalité du mineur et la nécessité de préparer la réinsertion future », a estimé son avocate Melody Blanc. Elle a qualifié sa peine, réduite à sept ans de prison ferme, de « juste, proportionnée et en accord avec les principes fondamentaux du droit ».
Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), Me Muriel Ouaknine-Melki, qui représentait avec Me Oudy Bloch la jeune victime, a pour sa part souligné « le courage de (leur) cliente ». « L’essentiel c’est qu’elle ait réussi à faire traduire les auteurs de son agression devant la justice et que deux d’entre eux soient incarcérés », a-t-elle ajouté.
Condamnation unanime de la classe politique
Dans ce dossier, deux autres mineurs avaient été condamnés en première instance. L’un d’entre eux, du même âge, avait été condamné à sept ans de prison ferme, tandis que l’autre, contre qui une peine d’emprisonnement ne pouvait pas être prononcée en raison de son jeune âge au moment des faits (12 ans et 10 mois), avait écopé d’une mesure éducative avec obligation de soins et placement en foyer. Ces deux adolescents n’avaient pas interjeté appel.
Lors de l’enquête, la jeune victime a expliqué aux policiers avoir été traitée de « sale juive », insultée et frappée par ses agresseurs avant d’être violée à plusieurs reprises dans un local désaffecté de Courbevoie, à l’ouest de Paris. Ce crime avait vivement choqué la communauté juive notamment et entraîné une condamnation unanime de la classe politique. Le président de la République Emmanuel Macron avait dénoncé le « fléau de l’antisémitisme ».
Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’intérieur, soit une baisse de 24 % sur un an mais plus d’un doublement par rapport à la même période en 2023.


















