ce qu’il faut savoir sur le dispositif désormais disponible partout en France

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Delphine, préparatrice, sert un patient dans la pharmacie des Avaloirs, à Saint-Pierre-des-Nids (Mayenne), où elle travaille depuis 1992, le 7 octobre 2025.

Après une période de tests déployés progressivement à partir de 2023, les assurés de métropole et d’outre-mer peuvent, depuis mardi 18 novembre, activer sur leur smartphone une version dématérialisée de leur carte Vitale, même sans avoir un compte sur France identité, a annoncé l’Assurance-maladie au Parisien.

« Aujourd’hui, on s’adapte aux usages numériques. Sept Français sur dix nous disent qu’ils sont prêts à la télécharger. Donc on a l’impression qu’on va répondre à une attente », a expliqué sur Franceinfo Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), qui a précisé que 1,8 million d’assurés avaient déjà activé leur e-carte Vitale depuis le début de l’année 2024.

La fonctionnalité était déjà disponible à condition d’avoir l’application France identité numérique. Un autre circuit, avec une procédure de vérification sur l’application carte Vitale, était fonctionnel depuis le mois de juin dans la moitié des départements. Désormais généralisée à l’ensemble du territoire, l’application carte Vitale (disponible sur iOS et sur Android) permet à tous les assurés de stocker leur carte directement sur leur smartphone.

Comment activer la carte dématérialisée ?

L’installation de l’application carte Vitale sur un téléphone portable se fait entièrement en ligne mais elle requiert une procédure de sécurisation, pour que l’Assurance-maladie puisse vérifier que chaque inscription correspond au véritable assuré.

Si l’application France identité (liée à la nouvelle carte d’identité) est déjà installée sur le smartphone, elle peut être utilisée pour prouver son identité et activer l’application carte Vitale.

Dans le cas contraire, l’application carte Vitale va demander, avant l’activation, de prendre une vidéo d’une pièce d’identité – carte d’identité, passeport, titre de séjour – ainsi que du visage de l’assuré. Cette opération de reconnaissance faciale sera « validée par un opérateur humain » pour éviter les usurpations, précise l’Assurance-maladie. Au moment de cette opération d’installation, il est nécessaire d’avoir avec soi son numéro de Sécurité sociale.

Selon Le Parisien, des utilisateurs dénonçaient, mardi matin, des bugs, notamment au moment de la reconnaissance faciale. Des commentaires sur les plateformes de téléchargement évoquaient également des difficultés d’installation.

A quoi sert la carte Vitale sur smartphone ?

La carte Vitale dématérialisée est « utilisable dans les mêmes situations que la carte Vitale physique auprès des professionnels de santé, lors d’une consultation médicale, pour la délivrance de médicaments à la pharmacie », explique l’Assurance-maladie.

Avoir sa carte Vitale sur son smartphone permettra de limiter les conséquences d’un oubli ou d’une perte, mais aussi de « suivre en direct [ses] dépenses de santé » puisque les résumés des dernières factures de soins sont consultables dans l’application.

A terme, la carte Vitale sur smartphone pourra intégrer une assurance complémentaire santé et permettre le tiers payant sur celle-ci. Elle permettra également de se connecter à Mon Espace Santé, le carnet de santé numérique.

Comment utiliser l’application ?

Pour utiliser l’application chez un professionnel de santé, il faut la déverrouiller avec un code secret défini lors de l’activation (ou empreinte digitale, ou reconnaissance faciale si le smartphone le permet).

Il faut ensuite présenter son smartphone au professionnel de santé qui, avec un lecteur adapté – QR code ou NFC (la technologie du sans contact) –, aura accès à toutes les informations nécessaires.

Quel est le niveau de sécurité du système ?

Selon l’Assurance-maladie, l’application possède un haut niveau de sécurité et « ne contient pas d’information médicale ». Elle ne comporte en effet que « les données en lien avec les remboursements » (identités de l’assuré et des ayants droit, numéro de Sécurité sociale, régime d’assurance-maladie et organisme de rattachement, résumés de factures des soins).

Le gouvernement et l’Assurance-maladie espèrent que l’application va permettre de « franchir encore une étape dans la lutte contre la fraude sociale » et de « protéger notre système de santé ».

Qu’en est-il désormais de la carte Vitale physique ?

L’application n’étant qu’un « complément », il faut absolument conserver sa carte Vitale physique. D’autant plus que tous les soignants n’ont pas encore les lecteurs et logiciels compatibles, même si l’équipement progresse rapidement. Environ 5 000 professionnels de santé supplémentaires facturent avec l’application chaque mois, selon l’Assurance-maladie.

Dans les régions où l’application carte Vitale est déjà complètement déployée, 80 % des pharmaciens ont déjà facturé sur cette base. Sur tout le territoire, le ratio est pour l’instant de deux tiers.

« Un médecin sur cinq a déjà fait au moins une feuille de soins électronique avec l’application carte Vitale », ajoute Thomas Fatôme, qui souligne que l’« Assurance-maladie accompagne à hauteur de 280 euros l’achat de l’équipement pour les médecins ».

« Ça va entrer petit à petit dans le quotidien des Français et des pharmaciens », estime le directeur général de la CNAM. « Grâce à l’application carte Vitale, vos droits en ligne sont toujours à jour », ajoute-t-il.

Le Monde avec AFP

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