
Le chef de l’état-major de l’armée nigériane a ordonné à ses troupes de mener des recherches « jour et nuit » pour retrouver les 25 lycéennes enlevées dans la nuit de dimanche à lundi dans l’Etat de Kebbi. « Nous devons retrouver ces enfants (…) le succès n’est pas optionnel », a lancé lundi le général Waidi Shaibu, devant ses troupes déployées dans cet Etat du nord-ouest du pays.
Un groupe d’hommes armés a enlevé au cours de la nuit précédente 25 lycéennes de l’école pour filles de Maga, et tué le directeur adjoint de l’établissement scolaire, Hassan Makuku. Son épouse a été réveillée en pleine nuit par des bruits provenant de l’extérieur de la maison. Après quelques instants, des hommes armés ont fait irruption dans leur domicile de Maga, dans l’Etat de Kebbi. « Nous avons commencé à nous battre avec eux et l’un d’eux a sorti son arme et a tiré sur mon mari, puis il m’a traînée par la main hors de la maison », a-t-elle témoigné à la chaîne de télévision nigériane Channels.
« J’étais encore en train de crier quand ma fille est arrivée, ils m’ont laissée et l’ont prise », a-t-elle raconté, ajoutant que sa fille avait finalement pu s’échapper car les assaillants avaient été distraits par les lycéennes qu’ils ont kidnappées.
Un drame qui rappelle d’autres enlèvements de masse
Il s’agit du deuxième enlèvement massif d’élèves à Kebbi en quatre ans. En 2021, des bandits avaient enlevé plus de 100 élèves, et certains membres du personnel du Federal Government College de Yauri. Les élèves avaient été libérées petit à petit au cours des deux dernières années. Certaines élèves avaient été mariées de force, et sont revenues avec des bébés.
Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest, miné par l’insécurité, les enlèvements de masse sont courants, surtout depuis que les djihadistes de Boko Haram ont enlevé près de 300 écolières à Chibok, dans le nord-est, en 2014.
L’Etat de Kebbi est pris en étau entre la menace djihadiste provenant du Niger frontalier et celle des « bandits », des gangs criminels qui pillent les villages, rançonnent, enlèvent et tuent les habitants dans toute la partie nord du pays. Beaucoup d’entre eux opèrent à partir des campements installés dans la forêt de Zamfara, située non loin de Maga, à cheval sur les Etats de Zamfara, Katsina, Kaduna, Sokoto, Kebbi et Niger, d’où ils lancent des attaques contre les villages.
« Nous donnons notre parole que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces enfants soient sauvées », a déclaré lundi soir le gouverneur de Kebbi, Nasir Idris, à la presse nigériane à Maga. « Le gouvernement (…) a ordonné aux forces de sécurité d’intervenir immédiatement pour garantir la libération des étudiantes enlevées », a déclaré de son côté le ministre de la défense, Bello Matawalle, appelant les habitants à « rester calmes ».


















