« Le démembrement des ARS voulu par Sébastien Lecornu va à rebours de ce que l’on doit construire aujourd’hui »

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En annonçant, devant les Assises des départements de France, vouloir démembrer les agences régionales de santé [ARS], le premier ministre met en cause la cohérence des politiques de santé et d’accès aux soins. Les ARS sont devenues le punching-ball récurrent de gouvernements qui pensent ainsi montrer leur détermination à faire bouger les lignes. Nous pensons indispensables aujourd’hui de réagir.

Nous venons d’horizons politiques différents, certains de nos désaccords sont profonds. Mais comme ministres de la santé, nous avons piloté le réseau des ARS et une conviction nous anime : la santé est un sujet régalien, qui appelle une mobilisation collective face aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés. Seul l’Etat peut être le garant des coalitions d’acteurs nécessaires à son efficacité. Certes, la différenciation des politiques publiques en fonction des territoires est indispensable et d’ailleurs déjà à l’œuvre. Elle est certainement perfectible, mais le schéma esquissé par le premier ministre aboutirait à affaiblir la qualité de la prise en charge de nos concitoyens.

Les ARS sont nées en 2010 du constat que le système de pilotage de la santé était défaillant, éclaté entre l’Etat – notamment sous la responsabilité des préfets –, les départements et l’Assurance-maladie. C’est l’ambition de coordonner ces actions tout en permettant la prise en compte des spécificités territoriales qui a conduit à leur création. Nous croyons fermement que cette ambition reste nécessaire, même s’il faut la faire évoluer pour être plus proche du terrain, en sachant déroger parfois à certaines normes nationales. Depuis plusieurs années des évolutions importantes sont d’ailleurs intervenues en ce sens.

Ce qu’a dessiné le premier ministre est à rebours de nos convictions communes car, au lieu d’unifier les politiques de santé, il propose de les éclater.

Incompréhension

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