
Le diagnostic est tombé un mercredi matin : lymphome médiastinal primitif à cellules B. Une heure plus tard, Annabelle Martin a rendez-vous pour signer un contrat de travail. « Ce qui m’interpelle à ce moment-là, ce n’est pas de savoir si je vais mourir d’un cancer du sang, mais ce que je vais faire par rapport à mon employeur. » Car « à ce moment-là », en octobre 2022, Annabelle Martin a 26 ans, travaille dans le marketing digital et l’analyse de données, mène une vie « à 100 à l’heure » et vient de démissionner du groupe de presse rejoint il y a trois ans pour une autre entreprise.
« Tu dois te protéger, tu ne savais pas que tu avais un cancer lorsque tu as négocié ton nouveau contrat », lui suggère son père. La jeune femme l’écoute. Elle signe l’offre « les yeux rouges », puis annonce sa maladie à son employeur, qui se montre « très compréhensif ». La vingtenaire doit aussi discuter avenir avec son compagnon : « On était ensemble depuis six mois, on avait juste envie d’aller au ciné et au restaurant, on s’est retrouvés à parler bébés. » Les traitements qu’elle s’apprête à suivre vont altérer sa fertilité. Elle choisira de congeler quatre embryons avant sa chimiothérapie, « même si cela signifiait concevoir des enfants avec une personne récemment rencontrée ». Trois ans plus tard, le couple est resté soudé et vient tout juste d’accueillir un bébé, raconte-t-elle : « Je suis tombée enceinte naturellement alors que tous les voyants hormonaux étaient au rouge, ça relève du miracle. »
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