
Au Venezuela, une médecin qui avait critiqué le gouvernement de Nicolas Maduro dans un message audio sur WhatsApp a été condamnée à trente ans de prison, soit la peine maximale dans le pays, ont rapporté, lundi 17 novembre, deux ONG à l’Agence France-Presse (AFP).
Marggie Orozco, médecin généraliste âgée de 65 ans, a été condamnée pour « trahison envers la patrie, incitation à la haine et conspiration » par le tribunal de San Cristobal (Etat de Tachira), dans l’ouest du pays, à la frontière avec la Colombie. Elle avait été arrêtée à San Juan de Colon en août 2024, en pleine crise après la réélection controversée de M. Maduro, a indiqué l’ONG Justicia, Encuentro y Perdón (« Justice, rencontre, pardon » en français).
Des dirigeants communautaires proches du pouvoir l’avaient dénoncée auprès des autorités, après qu’elle a critiqué le gouvernement dans un message audio sur WhatsApp et a appelé à « participer aux élections du 28 juillet » 2024, selon l’ONG. Le comité des droits humains du parti politique (Vente Venezuela) de la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a précisé que dans le message audio, Mme Orozco se plaignait de la distribution des bonbonnes de gaz domestique dans la communauté.
La médecin est détenue au Centre pénitentiaire de l’Ouest, situé à Santa Ana (Tachira). Selon les organisations de défense des droits humains, Marggie Orozco a fait deux infarctus au cours des deux dernières années. Le plus récent en septembre 2024, alors qu’elle était en détention. « Elle souffre de dépression chronique après la perte douloureuse de deux de ses enfants, l’un victime d’une tentative de vol et l’autre d’un accident », selon l’ONG Justicia, Encuentro y Perdon.
Des arrestations massives
La réélection de Nicolas Maduro en juillet 2024 pour un troisième mandat consécutif a déclenché des protestations qui ont conduit à plus de 2 400 arrestations. Environ 2 000 personnes ont été libérées dans les mois qui ont suivi, de source officielle.
Après les protestations, M. Maduro a demandé à ses sympathisants de dénoncer les « fascistes » via une application créée pour la distribution des bons (primes) et des aliments subventionnés. Le pouvoir utilise souvent ce terme de « fasciste » pour désigner les opposants.
L’ONG Foro Penal dénombre près de 900 prisonniers pour des raisons politiques au Venezuela.


















