La Pologne dénonce le « sabotage sans précédent » d’une voie ferroviaire menant vers l’Ukraine

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Le premier ministre polonais, Donald Tusk (au premier plan à droite), visite le site de la ligne ferroviaire de Mika, endommagée par un sabotage, près de Deblin, en Pologne, lundi 17 novembre 2025.

Après la découverte de rails endommagés par une explosion sur une voie ferroviaire menant vers l’Ukraine, le premier ministre polonais a dénoncé lundi 17 novembre un « acte de sabotage sans précédent ». Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, la Pologne, membre de l’OTAN et de l’Union européenne, est devenue la principale plaque tournante de l’aide militaire et humanitaire à son voisin ukrainien.

« Faire exploser une voie ferrée (…) est un acte de sabotage sans précédent visant la sécurité de l’Etat polonais et de ses citoyens », a écrit Donald Tusk sur X, après s’être rendu lundi sur le lieu de l’incident à Mika, à 100 kilomètres au sud-est de Varsovie. Utilisée quotidiennement par 115 trains différents, « cette voie est aussi d’une importance cruciale pour acheminer l’aide vers l’Ukraine », a-t-il ajouté. « Nous attraperons les coupables, quel que soit leur commanditaire », a promis M. Tusk.

Selon le chef du gouvernement, l’atteinte à cette portion de voie « visait probablement à faire dérailler un train », ce qui a pu être évité grâce à la vigilance d’un conducteur qui a repéré les dommages et sonné l’alarme. Personne n’a été blessé. Le ministre de l’intérieur, Maciej Kierwinski, a précisé à la presse que l’explosion avait été déclenchée avec un câble dont un fragment a été retrouvé sur place.

Lundi soir, le parquet national polonais, qui a qualifié ces actes de « sabotage à caractère terroriste (…) commis pour le compte d’une organisation étrangère », a annoncé qu’une enquête allait être ouverte. Mardi matin, le comité de sécurité nationale, réunissant notamment des commandants militaires, se penchera sur l’incident.

Une potentielle « autre attaque hybride de la Russie »

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré lundi à Bruxelles que l’Alliance restait « en contact étroit avec les autorités polonaises » sur ce sujet, en attendant les résultats d’une enquête, lancée immédiatement par les services polonais. De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne, Andrii Sybiha, a exprimé sa « solidarité avec la Pologne amie » et a promis l’aide ukrainienne à l’enquête en cours « si nécessaire ». Selon lui, il pourrait s’agir d’une « autre attaque hybride de la Russie – pour tester les réactions ».

Le ministre de l’intérieur a évoqué aussi deux autres incidents signalés depuis sur la même ligne ferroviaire, sujette désormais à des analyses. Selon M. Kierwinski, une caténaire a été endommagée sur quelques dizaines de mètres, à proximité de la ville de Pulawy, ce qui a provoqué l’immobilisation d’un train, et quelques centaines de mètres plus loin, « un collier » a été posé sur un des rails, mais sans provoquer d’accident.

La Pologne dit être depuis 2022 la cible de tentatives de sabotage orchestrées, selon elle, par la Russie ; des accusations régulièrement rejetées par Moscou. En représailles, la Pologne a imposé des restrictions aux déplacements de diplomates russes sur son sol, ordonné la fermeture de deux consulats russes, à Poznan et à Cracovie, et interpellé 55 personnes au total, soupçonnées d’agir pour le compte de Moscou.

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Le Monde avec AFP

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