
Accompagné d’une délégation de 1 000 personnes, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, dit « MBS », veut faire de sa première visite à la Maison Blanche, mardi 18 novembre, après sept ans de hiatus, un événement qui marquera l’histoire de la relation bilatérale. « [Cette] visite pourrait tracer la voie pour les quatre-vingts prochaines années », prédit l’éditorialiste saoudien Faisal Abbas, dans Arab News, pointant la coïncidence avec le 80e anniversaire du « pacte du Quincy » : le 14 février 1945, le roi Abdelaziz et le président Franklin Roosevelt avaient jeté les bases d’un partenariat de sécurité mutuelle, par lequel l’Arabie saoudite s’engageait à fournir du pétrole aux Etats-Unis en échange d’une protection militaire.
Jeune souverain prometteur lorsqu’il fut reçu par le président américain Donald Trump en mars 2018, le dirigeant saoudien de 40 ans se présente, cette fois, avec l’assurance de celui qui a acquis une stature régionale et internationale. Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en octobre 2018, que l’Agence centrale de renseignement accuse le prince héritier d’avoir commandité, laisse une tache indélébile, mais l’isolement international de « MBS » appartient au passé. L’ancien président Joe Biden l’avait rompu en 2022, ne pouvant occulter la pétromonarchie face à la flambée des cours de l’or noir provoquée par l’invasion russe en Ukraine. Revenu à la Maison Blanche, Donald Trump lui a réservé sa première visite à l’étranger, en mai – à l’exception d’un déplacement à Rome pour les obsèques du pape François –, mettant en scène leur relation personnelle et les promesses mirobolantes d’investissements saoudiens aux Etats-Unis.
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