une enquête ouverte pour contestation de crime contre l’humanité

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Jacques Boncompain, à Verdun, le samedi 15 novembre 2025.

Une enquête est ouverte pour contestation de crime contre l’humanité à l’encontre du président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain, a annoncé, lundi 17 novembre, le parquet dont le ressort couvre la ville de la Meuse.

Surnommé « le vainqueur de Verdun », Philippe Pétain devint général pendant la première guerre mondiale, puis maréchal lors de l’armistice, avant de prendre en 1940 la tête du régime de Vichy, qui collabora avec l’Allemagne nazie. Il a été frappé d’indignité nationale en 1945 et condamné à mort, une peine commuée en prison à vie.

« Un tout petit nombre » de personnes, « une vingtaine au maximum », a assisté à une messe d’hommage à Philippe Pétain, organisée à Verdun, samedi. A la sortie de l’office religieux, autorisé par la justice administrative malgré la volonté du maire de Verdun de l’interdire, le président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), Jacques Boncompain, a soutenu devant des journalistes que le chef du régime de Vichy, condamné à mort en 1945, avait été « le premier résistant de France ». La plainte vise aussi le prêtre qui a célébré la messe, a précisé Delphine Moncuit, procureure de la République de Verdun, dans un courriel adressé à l’Agence France-Presse.

« Révisionniste ! »

« Vous n’avez pas peur des poursuites », lui a lancé une manifestante, alors que des policiers surveillaient la conversation. Le procès de Philippe Pétain en 1945 « ne répondait pas aux critères d’équité », a également estimé M. Boncompain, alors qu’une personne le traitait de « révisionniste ! ».

Sous les huées, un militant d’extrême droite, Pierre-Nicolas Nups, ancien candidat aux législatives de 2024 en Meurthe-et-Moselle sous la bannière du Parti de la France, a interprété Maréchal nous voilà, le chant à la gloire du chef du régime de Vichy.

Les propos révisionnistes sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ils sont définis comme la négation, la minoration ou la banalisation de façon outrancière d’un crime de génocide, de crime de guerre ou de crime contre l’humanité.

Le Monde avec AFP

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