
Les jours des agences régionales de santé (ARS) sont-ils comptés ? Les déclarations du premier ministre, Sébastien Lecornu, en clôture des Assises des départements de France, à Albi (Occitanie), vendredi 14 novembre, semblent aller en ce sens. Elles ont beau avoir été prononcées alors que le vote du budget 2026 est incertain et que le maintien du gouvernement n’est pas assuré, elles provoquent déjà des remous dans le monde de la santé.
Et pour cause, le changement pourrait être majeur à l’échelle du système de santé. Intervenant devant un parterre d’élus et de ministres, Sébastien Lecornu, lui-même ancien président du département de l’Eure, a plaidé pour un transfert de prérogatives essentielles en santé, en direction des préfets d’une part, des conseils départementaux de l’autre. « Je pense que le temps est venu de réformer en profondeur les agences régionales de santé, d’affirmer la part régalienne du sanitaire, les analyses de l’eau, la gestion des grandes épidémies » et de « permettre aux préfets d’en être les responsables ». Autrement dit, de réduire le rôle de ces dix-sept agences, créées avec la loi HPST (hôpital, patients, santé et territoires) de 2009.
Première ligne face au Covid-19
Ces structures, qui emploient quelque 8 000 agents, sont responsables de l’organisation territoriale de la politique de santé, du pilotage et de la régulation de l’offre de soins, mais aussi de la veille et de la sécurité sanitaire, ainsi que de l’anticipation et de la gestion de crise, en lien avec les préfets. Elles se sont retrouvées en pleine lumière – et sous le feu des critiques – lors de la crise du Covid-19, où elles étaient en première ligne de la gestion de l’offre hospitalière, du dépistage, des masques, ou encore de la campagne de vaccination. Leur suppression fait partie des mesures inscrites de longue date au programme du Rassemblement national.
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