
Un adolescent de 12 ans a été grièvement blessé de plusieurs balles sur un point de deal de drogue à Grenoble, dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 novembre, et ses agresseurs ont pris la fuite, selon la police et le parquet.
Atteint au dos et aux membres inférieurs, il était en arrêt cardio-respiratoire quand les secours l’ont transporté à l’hôpital et son pronostic vital est engagé, selon cette source, qui a confirmé une information du quotidien Le Dauphiné libéré. Si le scénario d’une fusillade dans le cadre de trafics de stupéfiants était avéré, l’adolescent figurerait parmi les plus jeunes ainsi visés ces dernières années.
Les policiers ont été alertés peu avant 3 heures du matin par des riverains, qui avaient entendu plusieurs détonations ainsi qu’un véhicule en fuite, a précisé la source policière à l’Agence France-Presse (AFP). Neuf étuis de balles de 9 mm ont été retrouvés sur place, dans un secteur qui n’est pas couvert par des caméras de vidéosurveillance, a-t-elle ajouté.
Enquête confiée à la police judiciaire
La victime, née en décembre 2012, « serait un mineur non accompagné » et se trouvait dans le coma en milieu de matinée dimanche, a déclaré à des journalistes, dont l’AFP, le procureur adjoint de Grenoble François Touret de Coucy. L’enquête pour « tentative de meurtre » a été confiée à la police judiciaire.
La victime, pour laquelle les enquêteurs ne disposent pas « d’identité certaine », présente quatre plaies, deux dans le dos, deux dans les jambes, selon le magistrat. Aucun des agresseurs n’est identifié non plus, a signalé M. Touret de Coucy.
Le quartier de Chorier-Berriat, où est survenu le drame, dans l’ouest de Grenoble, est connu pour son passé industriel, mais les friches et les anciens bâtiments d’usines ont été reconvertis en immeubles modernes et certaines zones sont très animées, avec des bars prisés par les jeunes et des restaurants. Mais d’autres zones sont réputées abriter des points de deal.
Les fusillades dans le cadre de règlements de comptes entre groupes de trafiquants de drogue ne sont pas rares dans la capitale iséroise et certaines de ses banlieues, les autorités n’hésitant plus à parler de « guerre des gangs ». Entre janvier et avril 2025, cinq hommes, dont deux mineurs, avaient été blessés dans au moins trois fusillades présentées comme des règlements de comptes.
Vengeance
Il y a plus d’un an, le 23 octobre 2024, un adolescent de 15 ans avait péri et un de 17 ans avait été blessé par balle près d’un point de deal disputé entre gangs rivaux en plein centre-ville. Cette fusillade avait été présentée par le parquet comme une vengeance quelques jours après l’assassinat, en banlieue, d’un quadragénaire dont une partie de la famille était connue pour participer « activement » au trafic au point de deal où les deux adolescents avaient été visés.
Les maires de Grenoble et de communes limitrophes avaient réclamé à l’Etat des effectifs supplémentaires de police après ces homicides, pour lutter contre le narcotrafic. Selon les chiffres de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), en 2024, 61 % des condamnés pour infractions liées aux drogues étaient âgés de 15 à 25 ans et près de 10 000 mineurs seraient impliqués dans des affaires de trafic de stupéfiants.
L’âge moyen des « petites mains » employées par les réseaux criminels se situe autour de 15-16 ans avec un recours accru à de très jeunes mineurs, parfois âgés de dix ans, précise la Mildeca.



















