comprendre l’incompréhension des Occidentaux en Chine

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« Chinois typiques ». Diapositive stéréoscopique américaine, 1902. 

« A l’ombre de la race. Chine, XIXe siècle. Une autre histoire des savoirs sur les corps », de Clément Fabre, CNRS Editions, 300 p., 26 €, numérique 19 €.

Les meilleures enquêtes sont parfois celles qui démarrent pour de mauvaises raisons. Etudiant en histoire, Clément Fabre s’imaginait d’abord en diplomate, et avait commencé pour cela l’apprentissage de la langue chinoise. Interrogé par « Le Monde des livres », il convient aisément aujourd’hui que ce projet encore incertain tenait à une « image orientaliste du pays, avec un côté esthétique ».

Car, en même temps que le travail sur archives, en master puis en doctorat, éloignait ces vagues rêves d’ambassade, c’est la substance même de sa curiosité pour la Chine qu’il a fini par questionner. Ne subissait-il pas le même envoûtement teinté d’exotisme et de simplifications que la myriade de consuls, médecins et religieux dont il lisait les textes, tous en poste dans la Chine impériale du XIXe siècle, qu’ils voyaient comme mystérieuse et impénétrable ? « Ce travail est né d’une prise de recul un peu critique sur ma propre fascination pour la Chine », dit-il.

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